Les problèmes intérieurs de la politique extérieure du Japon

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Plusieurs experts en vue attribuent la réaction inadéquate de Tokyo à la visite de travail du président de Russie Dmitri Medvedev aux Kouriles à la lutte politique intérieure au Japon.

Dmitri Medvedev a fait il y a un mois part d’intention de visiter les Kouriles. Les Japonais ont souligné tout de suite que la visite du président russe compliquerait les rapports bilatéraux. Cependant, la Russie a laissé entendre : le chef de l’Etat entreprend une visite de travail sur le territoire de son pays. Pourquoi cette visite préoccupe les voisins ? Tokyo a déclaré après la visite que cet événement blessait les sentiments des Japonais ayant révoqué l’ambassadeur du Japon en Russie.  Au micro le membre correspondant de l’Académie des sciences de Russie Vassili Mikheev :

Le problème des territoires du Nord est au centre de la lutte politique intérieure au Japon et le Parti démocrate au pouvoir doit réagir aux actes que ses opposants peuvent utiliser dans leur lutte. Si Tokyo n’y réagit pas, le Parti démocrate sera critiqué par les opposants politiques aux prochaines législatives.

L’histoire des prétentions de Tokyo aux îles Kouriles qu’il appelle les territoires du Nord remonte à la Seconde guerre mondiale. La Russie et le Japon ont signé en 1956 une déclaration conjointe où il était indiqué que deux îles de l’archipel : Habomai et Shicotan seraient transférés au Japon s’il renonçait aux prétentions territoriales aux îles Itouroup et Kunashir. Or, Tokyo prétend aux quatre îles. Les deux pays ne parviennent pas à signer un accord de paix. La Russie a exhorté plus d’une fois le Japon à mettre conjointement en valeur ces territoires. La Russie et le Japon ont formé à la fin du 20ème siècle la Commission bilatérale ayant conçu des projets conjoints. Or, la position intransigeante du Japon réduit ces efforts à néant.

Il convient de noter que les Japonais ont des prétentions territoriales à la Chine et ont annulé les pourparlers sur les vols des avions civils, les livraisons de charbon et la mise ne valeur des ressources de la mer de Chine orientale. Le conflit s’est aggravé fin septembre dernier et les diplomates chinois ont invité sept fois l’ambassadeur japonais au ministère des AE pour exprimer leurs protestations. L’ambassadeur a été révoqué pendant le conflit avec la Corée du Sud également.

Les prétentions territoriales du Japon ne sont qu’un maillon de la chaîne d’attaques revanchardes. La Chine et la Corée du Sud ayant enduré l’occupation du Japon dans la première moitié du 20ème siècle considèrent le sanctuaire Yasukini comme le symbole du militarisme nippon. Les visites des premiers ministres japonais offensent, à leur avis, le souvenir des victimes de l’occupation. Le Japon ne réagissait pas à l’époque à ces protestations. Le progrès s’est ébauché au début du 21ème siècle lorsque le premier ministre Sindzo Abe a refusé de se rendre à la cathédrale. Or, de l’avis de plusieurs experts, cela ne signifie pas que le Japon a renoncé à ses ambitions revanchardes.

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