Le pouvoir en Europe: a qui le dernier mot?

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«La boîte noire de la Commission européenne», «La prise de pouvoir dans l’UE»: on entend de plus en plus souvent les métaphores dramatiques comme celles-ci dans les couloirs des institutions européennes et dans la presse.

 


 

«La boîte noire de la Commission européenne», «La prise de pouvoir dans l’UE»: on entend de plus en plus souvent les métaphores dramatiques comme celles-ci dans les couloirs des institutions européennes et dans la presse. Autour du partage du pouvoir sur la passerelle européenne de commandement les passions politiques se déchaînent.

Il n’y a pas longtemps tous paraissaient enthousiastes à l’idée des perspectives ensoleillés que le Traité de Lisbonne devait offrir à l’Union européenne. On annonce désormais qu’à Bruxelles et aux capitales européennes l’euphorie d’antan s’est bien rétrécie en laissant place aux reproches réciproques et suspicions.

Voici certains exemples de ces derniers jours. Bénéficiant du soutien des pays scandinaves, l’Allemagne et la Grande-Bretagne se sont opposées à la volonté de la Commission européenne d’usurper, selon leurs dires, le processus de la prise des décisions. Ayant renforcé le rôle du Parlement européen dans le processus législatif, le Traité de Lisbonne a en même temps accordé plus de pouvoirs à la Commission européenne. Selon le politologue français (Daniel Guéguen), la Commission européenne s’est emparée du pouvoir et prend les décisions à huit clos, dans une «boîte noire». La réaction de la chancelière allemande Angela Merkel n’a pas été moins brusque : dans sa récente intervention au Collège d’Europe à Bruges (Belgique) elle a remarqué qu’on observait « une mentalité de front » chez les Européens. Les membres de l’euro-club sont des «parties intégrantes» de l’UE et non des simples «parties au contrat». A propos, a-t-elle ajouté, le Conseil européen fait aussi partie de l’UE.

Quelques jours plus tard le président du Conseil européen Herman Van Rompuy a trouvé la façon assez originale de « remercier » madame la chancelière pour cette manifestation de soutien. Se trouvant à Berlin à l’invitation des fondations Konrad-Adenauer et Robert Bosch, il a donné une appréciation sceptique des démarches telles que la rencontre de Merkel et Sarkozy à Deauville et a manifesté son opposition aux modifications du Traité de Lisbonne proposées par ceux-ci. Entretemps on annonce que le chef de la diplomatie polonaise Radosław Sikorski a rejeté catégoriquement la proposition de son homologue italien Franco Frattini concernant la création au sein de l’UE d’un groupe « consultatif d’avant-garde » dans le cadre du G6 parmi les membres duquel aurait pu figurer la Pologne.

Est-ce que les explosions des passions dans la famille européenne ont un caractère grave? Quant aux collisions des intérêts au sein de l’UE, notre expert Nikolaï Kalashnikov, chef du secteur des études des problèmes de l’euro-intégration de l’Institut de l’Europe, préfère de ne pas dramatiser la situation.

Son collègue Alexandre Strelkov attire attention sur un autre aspect du problème :

«Une partie de notre establishment parle peut-être de la faiblesse de l’UE et de sa fin qui ne se fera pas attendre. Mais ce sont des généralités. Je ne pense pas que cela aura une incidence quelconque sur nos relations avec l’UE».

Entretemps un autre sujet attise les passions: le budget pour l’année 2011. A qui le dernier mois cette fois?

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