Lampedusa : la responsabilité du gouvernement Berlusconi est évidente

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Les ministres de l'Intérieur des pays de l'UE examineront le 12 mai lors d'une réunion extraordinaire la possibilité de réformer la Convention de Schengen.

La situation critique sur l’île de Lampedusa en Italie pourrait bientôt être réglée. Jusqu’à récemment, l’Union européenne ne voulait pas prendre la responsabilité de ce qui se passe sur l’île depuis le mois de janvier. La situation devenant incontrôlable, le gouvernement italien s’est résolu à agir en décidant de délivrer des titres de séjour aux réfugiés. L’Italie a ainsi fait savoir à ses voisins qu’elle ne pouvait pas régler la situation toute seule. La Voix de la Russie a interrogé Stefania Panebianco, professeur de l’Université de Catane et spécialiste de la région méditerranéenne sur les origines de cette situation et les moyens de la résoudre.

La Voix de la Russie : "Madame Panebianco, on sait que ce n’est pas la première fois que l’île de Lampedusa doit faire face au problème de l’immigration clandestine. Comment expliquez-vous que les fonctionnaires européens n’aient rien vu venir ?"

Stefania Panebianco : "En effet, la situation géographique de l’île de Lampedusa est compliquée. Elle se trouve plutôt du côté de la Tunisie et c’est pour cette raison qu’elle constitue une sorte de refuge « naturel » pour les migrants clandestins. Lorsqu’il y a eu tous ces problèmes dans le monde arabe, lorsqu’il y a eu toutes ces vagues de contestations dans les Etats du Maghreb, il était évident que beaucoup de ressortissants de ces Etats arriveraient pour demander le droit d’asile chez nous en Italie. Mais notre gouvernement a fait preuve de négligence. Il ne faut pas passer sous silence la responsabilité du gouvernement Berlusconi en ce qui concerne la situation sur l’île car quelques semaines avant le début de la crise, le ministre de l’Intérieur avait déjà une idée de l’ampleur du problème mais n’a pris aucune mesure pour éviter la crise".

La Voix de la Russie : "La révision de la Convention de Schengen devrait être examinée dès le 12 mai lors de la réunion extraordinaire des ministres de l’Intérieur de l’UE. Pensez-vous que le contrôle ou bien la fermeture temporaire des frontières européennes puisse être une solution ? Est-ce que cela signera la perte de l’un des accomplissements les plus importants de l’UE, celui de l’Europe sans frontières ?"

Stefania Panebianco : "A mon avis,l’Europe sans frontières qui  est  pourtant l’un des objectifs fixés par les pères fondateurs, n’est plus appréciée dans l'UE. Malheureusement, pour les coalitions de droite au pouvoir dans une bonne moitié des Etats européens, l’existence d’une « maison européenne » n’a plus la même valeur qu’auparavant. Cette attitude donne lieu à des situations dramatiques telles que la situation actuelle des migrants clandestins. Les flux migratoires existaient et continueront d'exister. Le principal défaut de la politique européenne est l’incapacité de l’UE à élaborer des mécanismes permettant de gérer ces flux. Est-ce qu’on suivra la voie de l’intégration ou bien celle de l'exclusion sociale des migrants ? Telle est l’essence des contradictions politiques en Europe".   

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