La Russie et l’Europe de l'Est : perspectives d’un nouveau partenariat

La Russie et l’Europe de l'Est : perspectives d’un nouveau partenariat
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Après 1991, les relations de Moscou avec les pays de l’Europe de l’Est n’ont jamais été simples. Les deux côtés ont formulé mutuellement des reproches politiquement motivés à plusieurs reprises. Et même si les gouvernements essayaient d’entreprendre des tentatives d’établir un dialogue, on ne peut pas qualifier ces tentatives de réussies. La situation s'est retrouvée bloquée « au point mort ». Mais elle pourrait évoluer prochainement.

L'Amérique s’intéresse de plus en plus à l’Asie. Dans un avenir proche, une grande partie du potentiel militaire américain sera concentrée dans la région Asie-Pacifique. La partie géopolitique que les Etats-Unis mènent avec la Chine, risque d’impliquer la Russie, le Japon et l’Inde, devenant ainsi un centre d’intérêt pour les Américains pour les décennies à venir.

Ce thème est reflété cette semaine au 22ème Forum économique dans la ville polonaise de Krynica-Zdroj. L’Europe de l'Est est vraiment préoccupée par son avenir sur la scène internationale, si elle sera effacée des priorités géopolitiques des États-Unis. Les pays de cette région se demandent donc comment ils doivent mener par la suite leur politique internationale.

En regardant en arrière, il est possible de dire avec assurance que la crise de la politique extérieure des pays de l’Europe de l’Est sera difficile à résoudre, surtout que ces pays ont effectué une inclinaison trop forte dans les années 1990-2000. La situation a atteint son apogée durant la présidence de George W. Bush, dont le ministre de la Défense Donald Rumsfeld a inventé le fameux modèle de la « nouvelle Europe ». En réalité, elle s’est terminée partout en deux décennies après la Guerre froide, sauf en Europe de l’Est. Compte tenu des difficultés que les Etats-Unis ont subies au Moyen-Orient, en Amérique latine et en Asie du Sud-Est, la partie orientale de l’Europe est devenue une zone où les positions de superpuissance étaient les plus fortes.

L'arrivée de Barack Obama à la Maison Blanche a suscité la prudence de la part des élites politiques des pays de la région, qui ont commencé à craindre que les Etats-Unis puissent revoir leur politique à l’égard des pays de l’Europe de l’Est. En effet, les États-Unis, dont les intérêts internationaux portent un caractère davantage global que régional, on jugé leurs projets militaires par rapport à l’Iran, la Chine ou l’Afghanistan plus importants que ceux de l’Europe de l’Est. Et dans le contexte du « redémarrage », lorsque les Etats-Unis se sont écartés formellement de la stratégie du contrôle de la Russie après 1991, la nécessité de resserrer les liens avec les alliés d'Europe orientale s’est retrouvée sur le second plan. Il s'est avéré que ces pays avaient un seul rôle : celui d’un instrument qui servait à faire pression sur la Russie. Ces pays se sont rendus compte qu’ils ne sont pas suffisamment forts pour être des partenaires des Etats-Unis.

Ironie du sort, dans la situation qui s’est créée, si les dirigeants des Etats de l’Europe de l’Est font une évaluation pragmatique de la situation, leurs relations avec la Russie pourraient s’améliorer. Dans des conditions de retrait des Etats-Unis de cette région, qui se poursuivra certainement dans les années à venir, il y aura une baisse des sentiments antirusses dans la société de ces pays, tout comme auprès des élites. Les pays de l’Europe de l’Est auront donc un stimulus pour instaurer le dialogue, et peut-être même un partenariat avec la Russie.

Il n’est pas exclu que ce processus bénéficiera d’un soutien de la part des Etats-Unis après la victoire du président sortant Barack Obama aux élections du mois de novembre. Les Etats-Unis auront besoin d'une coopération stratégique avec la Russie dans de nombreux domaines, et les Américains vont donc contribuer à éliminer les problèmes inutiles dans les relations entre les deux pays. Comme Obama l’a promis à Medvedev pendant la rencontre des deux chefs d’Etat en Corée du Sud, il n’est pas exclu que la position américaine concernant la défense antimissile sera beaucoup plus souple après 2012.

Cette fin de la guerre froide entre les pays de l’Europe de l’Est et la Russie, ainsi que l'instauration d'une coopération mutuelle et bénéfique pour les deux côtés permettra de faire disparaître le dernier vestige de la confrontation bipolaire. La Russie et ses voisins de l’Europe orientale atteindront certainement des progrès substantiels en matière de coopération économique, de coopération politique, mais aussi dans le domaine humanitaire. /L

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