L'Allemagne refuse de condamner les SS de Sant'Anna di Stazzema

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La nouvelle fait scandale en Italie en ces jours de crise où le pays doit suivre les plans de restriction voulus par Berlin d'autant plus que Martin Schulz, SPD, le président du Parlement européen, en visite cet été à Sant'Anna di Stazzema avait promis à la population italienne de veiller à ce que la justice soit rendue en la faveur des villageois italiens !

En cette journée du 12 août 1944, les SS de la 16ème division de Panzergrenadier Reichsführer ont mené des actions punitives dans les villages italiens. Ces criminels de guerre ont tué entre 457 et 560 habitants de plusieurs villages et surtout anéanti le village de Sant'Anna di Stazzema tuant et massacrant les enfants, les femmes et les hommes et surtout des personnes âgées notamment à la grenade. Durant plus de dix ans de procédure, le procureur militaire Marco De Paolis, un procureur spécialisé dans la recherche de criminels nazis, a mené l'investigation et apporté les éléments de preuve au tribunal allemand pour condamner les anciens soldats de la SS. Mais le procureur général de Stuttgart, Claudia Krauth, vient de clore l'affaire ce lundi 1er octobre, laissant les huit SS mourir en paix de vieillesse !

La presse italienne s'empare du sujet depuis ce lundi 1er octobre et dénonce violemment la décision du procureur général allemand, Claudia Krauth, de ne pas vouloir condamner les huit soldats SS encore en vie. Claudia Krauth juge que les preuves montrant la volonté de faire un carnage dans ce village italien ne sont pas suffisantes et que finalement durant cette guerre le procureur militaire italien ne peut pas dire que les soldats de la SS voulaient massacrer des civils de manière intentionnelle faisant de ce carnage une situation compréhensible en cette période puisque c'était la guerre. « Les soldats de la division SS Reichsführer étaient à la recherche de partisans et nous n'avons pas assez de preuves pour continuer à la mise en cause des huit survivants de la division SS et je veux dire aux parents des victimes et aux survivants que nous avons tout fait pour clarifier les responsabilités des officiers allemands dans le massacre de Stant'Anna di Stazzean», explique Claudia Krauth.

Pour les Italiens, cette réponse n'est absolument pas recevable car tout le monde sait que les soldats affublés de la tête de mort sur leur uniforme étaient des criminels et surtout pas des soldats respectant des clauses militaires comme si d'ailleurs une guerre pouvait se faire dans le respect... Cette réponse du procureur général relance dans le débat la remarque envers Martin Schulz, SPD, qui était en 2003 un simple député du groupe socialiste au Parlement européen et qui avait été pris à partie par le chef du gouvernement italien d'alors, Sylvio Berlusconi, qui lui avait lancé en pleine assemblée : (http://www.dailymotion.com/video/xm9qus_berlusconi-vous-seriez-parfait-dans-le-role-du-kapo_news) « En Italie, un producteur est en train de faire un film sur les camps de concentration nazi, je vous proposerai comme Kapo ». La non tenue de la promesse du Président du parlement européen, Martin Schultz, alimente de nouveau les remarques le faisant de fait passer de nouveau pour un « Kapo » puisqu'il intervient dans des affaires politiques en Ukraine ou en Russie, se tait et ne dit rien à l'encontre de la décision du procureur général.

Contacté hier par La Voix de la Russie Martin Schulz nous répond « Je ne peux qu'accepter la décision de la Cour de Stuttgart de classer l'enquête, même si je considère que les raisons et arguments de cette conclusion ne sont pas convaincants». Et ce-dernier si combatif sur d'autres dossiers touchant les valeurs fondamentales se limite à conclure,« je suis très attristé que les victimes de Sant'Anna soient obligées de voir les auteurs et participants aux innombrables crimes, quel que soit leur âge, impunis. Le début d'un procès aurait en effet constitué une contribution à faire justice ».

Pourtant déjà en 2007, la Cour de cassation en Italie avait condamné les anciens soldats criminels à la prison et demandé à l'Allemagne de les arrêter pour les envoyer en Italie. Mais à la surprise du procureur militaire Marco De Paolis, les autorités allemandes avaient refusé d'arrêter ces tueurs ce qui était devenue une affaire embarrassante pour Berlin et pour l'image de l'Allemagne auprès de la population italienne. La décision de Stuttgart choque les parents des victimes, les victimes et aussi la population qui se sentent piétinés de nouveau par l'autorité allemande. « Nous sommes tristes et écœurés par la décision du procureur général allemand mais nous ne sommes pas résignés ! Nous voulons continuer le combat et nous allons exiger aux autorités allemandes de nous donner les documents qui permettent d'affirmer que ces criminels SS n'étaient pas responsables de leurs actes !», dit le député Paolo Corsini du groupement parlementaire (PD).

Plusieurs dossiers viennent se rajouter à ce climat antiallemand. Il se trouve que le même procureur militaire, Marco De Paolis, est aussi informé sur le cas de Marinella Colombo dont les deux enfants ont été enlevés par le Jugendamt (les services de la jeunesse allemande). Marco De Paolis ne comprend pas la décision du procureur général allemand de laisser ces criminels finir leur jour en paix. « Certains avaient pourtant avoué avoir participé à ces massacres » dit-il.

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