La situation commence à ressembler à s’y méprendre aux événements autour de l’Irak au temps de Saddam Hussein. Alors Washington avait également accusé Bagdad de préparer une attaque chimique et était intervenu militairement soi-disant pour la prévenir, - rappelle l’expert de l’Institut russe d’études stratégiques Ajdar Kourtov :
« Des éprouvettes remplies d’une poudre blanche étaient brandies devant les membres du CS, l’Irak a fini par être occupé mais on a découvert que Saddam Hussein n’avait pas d’arme chimique. La même campagne se déploie actuellement contre l’Iran qu’on accuse de vouloir fabriquer et ensuite utiliser la bombe nucléaire sans disposer pour autant d’aucune preuve matérielle que le programme nucléaire pacifique iranien puisse un jour se transformer en militaire. Le même scénario semble être appliqué à la Syrie ».
D’ailleurs, la question se pose un peu autrement concernant la Syrie. Il est incontestable que Damas possède l’arme chimique mais Bachar al-Assad a répété plus d’une fois qu’i n’avait l’intention de l’utiliser contre l’opposition syrienne et rien ne prouve le contraire.
On ne peut pas exclure en même temps que ces grenouillages autour de la Syrie et de son arme chimique relèvent d’une provocation, - suppose l’orientaliste Konstantine Dolgov.
« Les combattants pourraient se procurer cette arme et l’utiliser à une échelle limitée ou faire mine de l’utiliser et en accuser l’armée, en fournissant ainsi aux États-Unis un prétexte pour intervenir ».
Sur ce fond, le Sénat des États-Unis a une fois de plus recommandé à Barack Obama d’établir une zone d’exclusion aérienne au-dessus de Syrie, proposition rejetée jusqu’ici par la Maison Blanche. Or, les derniers événements montrent que les dirigeants américains pourraient revenir sur leur décision. /L