START : divergences Russie-USA sur les réductions

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Washington a l'intention de proposer à Moscou de réduire les arsenaux nucléaires au-dessous du seuil stipulé dans le Traité START, alors que selon les experts, pour la Russie, ce processus n’est pas la « la priorité numéro 1 » de la politique étrangère.

Apparemment, les Américains « tâtent le terrain » en proposant à la Russie diverses variantes afin que la visite officielle du président Obama à Moscou constitue « une percée ». Cependant la visite pourrait fort bien ne pas avoir lieu étant donné que les parties n’ont rien à se dire.

« Ce que les Américains apporteront concernera en premier lieu la réduction des armements nucléaires tactiques. Pour Moscou, ne pourront commencer que si les armements nucléaires tactiques des deux pays sont déployés dans les limites des territoires nationaux des deux pays. Les armements russes sont déployés sur le territoire de la Russie. Les Américains, eux, devront retirer les leurs d'Europe. Ce que naturellement ils refuseront de faire. Deuxième point litigieux – la défense antimissile en Europe. Les Américains ne veulent pas écouter nos propositions. Je ne pense pas qu'ils puissent formuler quelque chose de bon pour nous », estime le rédacteur en chef de la revue Défense Nationale Igor Korottchenko.

Washington tente de persuader Moscou qu'une nouvelle réduction permettra aux États-Unis et à la Russie d’économiser chaque année jusqu'à 8 milliards de dollars. Mais le problème, ce n’est pas l'économie, car selon Fiodor Loukianov, rédacteur en chef de la revue La Russie en géopolitique, les priorités nationales dans les deux pays ne sont pas les mêmes.

« Jusqu'en 2010, la Russie privilégiait systématiquement dans son ordre du jour la réduction des armements stratégiques. Et les États-Unis, à l’époque de Bush, affirmaient que cet 'ordre du jour datait d’il y a 25 ans. Ensuite Obama est parvenu à la conclusion qu'il fallait procéder aux réductions. Et nous avons conclu, le Traité START. Maintenant, la situation s’inverse. La Russie a obtenu ce qu’elle voulait. Et elle n’a pas l’intention d’aller plus loin. Le niveau actuel nous arrange ».

Malgré les divergences de positions entre Moscou et Washington, les experts doutent qu’une nouvelle guerre froide puisse être déclenchée ou que la course aux armements puisse être relancée. Les parties doivent parvenir à la compréhension mutuelle. Pour ne pas répéter les erreurs du passé dues à des motifs faussement compris par l'un et l'autre et en raison de leurs propres intérêts nationaux. T

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