Vous avez changé de vision sur la société multiculturelle après une visite à Londres. Qu'avez-vous vu à Londres ?
Une société multiculturelle et multiconfessionnelle où toutes les communautés et toutes les religions cohabitent en parfaite harmonie. J’y ai vu une grande tolérance.
Selon vous la société européenne doit composer avec les populations musulmanes et africaines ?
C’est une évidence. Que voulez-vous faire d’autre ? Les ignorer ? Les exterminer ? En faire des sous-populations, des citoyens de seconde zone ? Soyons humains, réalistes et démocrates. Il est important de casser les murs qui séparent les différentes communautés de nos pays pour créer une véritable société solidaire. Laisser les populations immigrées dans des ghettos, ce n’est pas la solution !
Quelle est votre stratégie politique avec le Parti islam ?
Fédérer les patriotes, les indignés, les anarchistes, les anticapitalistes, les souverainistes et les antisionistes du pays quelle que soit leur religion ou leurs origines.
Vous dénoncez la violence dans la société. L'un des fondateurs du Parti islam a été condamné pour coups et blessures avec incapacité sur son épousehttp://www.dhnet.be/infos/faits-divers/article/411953/sur-la-liste-islam-un-elu-condamne.html . Vous en pensez-quoi ?
Je ne peux que condamner tout acte de violence surtout la violence faite aux femmes mais il m’est impossible de me prononcer sur un cas personnel. J’en parlerai avec l’intéressé lors de notre prochaine réunion.
Votre objectif est de fédérer des populations de différentes religions en Belgique ?
Mon objectif est de fédérer, peu importent les religions. Je veux faire prendre conscience au peuple qu’il a le pouvoir et qu’il est en mesure de changer le monde dans lequel nous vivons !
Dans le monde l'existence de l'islam, du christianisme et du judaïsme ensemble ne fonctionne pas de manière pacifique. Comment imaginez-vous une situation de paix en Belgique avec votre alliance avec le Parti Islam ?
La paix ne sera possible qu’à partir du moment où nous jetterons des ponts entre les différentes communautés/religions du pays au lieu de construire des murs comme nous le faisons actuellement. Pour qu’il y ait la paix, il faut déjà apprendre à se connaître et à se respecter. En ce sens, la collaboration avec le Parti islam montre la voie à suivre.
Expliquez-nous votre antisionisme !
Je suis antisioniste car je m’oppose à la manipulation internationale. Comment ne pas être antisioniste quand on voit les réalisations sionistes ? Le sionisme est responsable du meurtre de milliers de résistants palestiniens. Il est responsable de la dégradation de notre qualité de vie par le biais de cette crise économique inventée pour permettre à nos dirigeants de restreindre nos avantages sociaux. Mais le sionisme est également responsable du 11 septembre à New-York où il sacrifia des milliers de vie pour permettre l’invasion de l’Afghanistan, de l’Irak, de la Libye afin de faire disparaître des opposants gênants mais aussi et surtout pour mettre la main sur les richesses de ces pays.
Êtes-vous également anti-islamisme ?
Il faut combattre l’islamisme radical comme il faut combattre les intégristes catholiques qui condamnent l’utilisation du préservatif ou s’opposent radicalement au mariage homosexuel, à l’avortement ou à l’euthanasie.
Êtes-vous aussi antichristianisme ?
Non, je suis opposé aux extrémismes mais je n’ai pas à combattre une religion quelle qu’elle soit. La religion fait partie de la vie privée et je n’ai pas à m’exprimer sur ce point.
Comment et où doit s'exprimer une religion d'après vous ?
Pour moi, il faut une séparation très claire entre l’État et la religion. L’État doit être laïc mais il doit garantir la liberté de culte. Si nous acceptons que des femmes portent une croix autour du cou, il serait illogique de vouloir interdire les signes religieux ostentatoires. Il faut respecter le principe d’égalité entre les citoyens. Interdire la burqa sur la voie publique, oui car c’est une atteinte aux droits de la femme mais interdire le voile ou la kippa, c’est un non-sens. Un jour se posera la question de savoir si les écoles catholiques, très présentes en Belgique, ont encore leur place dans notre enseignement car s’il y a des écoles catholiques, je ne vois vraiment pas comment on pourrait interdire les écoles coraniques ou les écoles juives-orthodoxes. Ce qui est certain c’est qu’il faudra faire un choix de société mais ce choix ne pourra en aucun cas créer des discriminations.
Dans ce reportage de la RTBFhttp://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=Dy94qC0LFns#! on entend un des fondateurs du Parti islam dire que « nous sommes des élus islamistes, mais avant tout on se sent des musulmans ». Il continue et explique « l'approche du Parti islam est comme le Parti Noor islamique. Il faut y aller tout doucement et sensibiliser les gens» et parle d'un avantage à avoir des dirigeants islamiques et des lois islamiques et on va aboutir à un État islamique en Belgique. Que pensez-vous de ces dires et sur la volonté de faire de la Belgique un État islamiste ?
D’abord, il faut savoir ce qu’est un État islamiste et ne pas se limiter aux clichés. Ensuite, notre Belgique actuelle repose bien sur des valeurs catholiques et cela ne choque personne. Comme les valeurs de l’islam ne sont pas si éloignées que cela des valeurs catholiques, je crois qu’il est tout à fait possible de créer une Belgique qui respecte les valeurs morales de ces religions sans pour autant porter atteinte à notre laïcité.
Êtes-vous prêt à vous convertir à islam ?
Non car personnellement, je suis agnostique. Je ne crois pas en la religion mais je crois en l’Homme et en certaines valeurs. C’est pour ces valeurs que je suis prêt à me battre, pas pour une religion.
Vous êtes prêt à travailler après avoir vu ce reportage de la RTBFavec les fondateurs du Parti islam ?
Je collabore avec de nombreuses personnes : le président légitime de la République du Congo Étienne Tshisékédi, le président de Debout la République, le député-maire Nicolas Dupont-Aignan, le président du Parti anti sioniste Yahia Gouasmi, le Parti islam, de très nombreuses associations africaines mais aussi des hommes comme Étienne Chouard et sincèrement, s’ils avaient dû s’en tenir aux reportages poubelles réalisés à mon encontre par la RTBF, ils n’auraient jamais accepté de me rencontrer. Ce n’est pas un reportage télé qui va m’influencer. Pour moi ce qui compte, c’est le contact que j’ai avec ces personnes, leur sincérité et la beauté des valeurs que nous partageons.
