Troubles en Egypte : la démocratisation du pays remise en cause

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La position de la communauté mondiale envers les nouvelles autorités égyptiennes et à l’égard de l'armée pourrait changer après les désordres massifs qui ont secoué le Caire et d'autres villes du pays dans la nuit au 27 juillet. Les affrontements dans la capitale égyptienne entre les partisans et les adversaires du président renversé Mohamed Morsi, d'après les données officielles, ont fait près de 80 morts. Le mouvement islamiste Frères musulmans communique que le nombre des victimes se chiffre déjà à 200. Les blessés se comptent par milliers.

L'Egypte n’a connu de carnage aussi grand ni pendant la révolution de 2011, ni au début de juillet de cette année, lorsque le président Mohamed Morsi a été déchu. Les médecins du Caire affirment que la plupart des gens ont été blessés ou tués par des armes à feu à la poitrine et à la tête. Cela signifie qu’il s’agissait de tirs ajustés.

Le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a exprimé son inquiétude au sujet de la montée de la violence en Egypte. Il a déclaré que « La violence ne peut pas être l'alternative de la solution politique » et a appelé tous les leaders du Pays des pyramides à « prendre en compte les intérêts du pays plus que les leurs ». Les responsables de l'Union Européenne lancé des exhortations similaires. Le secrétaire d'État américain John Kerry a fait une déclaration spéciale sur les événements en Egypte.

Même le vice-président de l'Egypte Mohamed El-Baradei a dû condamner les actions des autorités. L’ancien directeur général de l'AIEA a dit que les mesures prises à l’encontre des manifestants étaient excessives. La violence des pouvoirs avoir des conséquences imprévisibles et changer l’attitude des gens en faveur des Frères musulmans, selon El-Baradei.

« Les Frères musulmans ont réussi en moins d’une année à ruiner la confiance dont il jouissaient. Au moins, c’est ce qui s'est passé en Egypte. Mais les conséquences se feront sentir dans tout le monde arabe. Ils avaient une possibilité de montrer que l'Islam politique était un pas en avant. Que l'Islam politique était capable de cumuler en lui-même la religion et la démocratie. Mais ils n’ont pas su le faire. »

Les nouvelles autorités égyptiennes, pendant la période de transition, n’avaient surtourt pas besoin de la guerre sur plusieurs fronts à la fois, y compris international. Le 27 juillet, sur le Sinaï, l'armée a ouvert encore un front antiterroriste dans la cadre d’une large opération de deux jours contre les extrémistes islamistes. Vers la fin de la journée, le 28 juillet, 10 terroristes étaient éliminés et plus de 20 capturés

Le pays est maintenant divisé et il n’est plus question d’unité nationale, estime Evgueni Satanovski, président de l'Institut russe du Proche-Orient. Il estime qu'il faut attendre l'interdiction complète de l'activité des partis radicaux, puisque dans le cas contraire, les nouvelles autorités pourraient ne pas se maintenir au pouvoir très longtemps.

« On se demande si les militaires et leurs alliés garderont le pouvoir. Dans les conditions de l'activité politique légitime des islamistes, les militaires ne pourront pas le faire, c’est sûr. »

L’Egypte risque de ne pas supporter encore un front avec la poursuite du jihad universel. Les erreurs de la nouvelle direction y conduisent justement le pays. La scission peut concerner même l'armée égyptienne. Parmi les soldats, les officiers, il y a un nombre important de partisans de Frères-musulmans.

Samedi, au Caire, a eu lieu la séance du Conseil de la défense nationale du pays avec la participation du président intérimaire Adli Mansour et du premier vice-premier ministre, le ministre de la Défense

Abdel Fattah al-Sissi, ainsi que des chefs du Ministère de l’Intérieur, de la reconnaissance militaire et générale ont tenu une réunion. Ils ont examiné les actions ultérieures en ce qui concerne les manifestants réunis devant la mosquée Rabaa al-Adawiya et l'université du Caire. Le chef du Ministère de l’Intérieur Mohamed Ibrahim a déclaré de nouveau la nécessité de nettoyer les places de tous les manifestants, mais a promis que cela serait fait par des moyens légaux. T


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