Obama ne viendra pas : redémarrage est annulé

Obama ne viendra pas : redémarrage est annulé
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Сe mardi on a appris que le président Barack Obama annulait le sommet avec son homologue russe Vladimir Poutine prévu pour début septembre à Moscou.

« La décision décevante de la Russie d‘accorder un asile temporaire à Edward Snowden » a été choisie comme prétexte. « La Guerre froide » comme réminiscence historique. « Le manqué de progrès dans les relations bilatérales ces 12 derniers mois » serait, selon la partie américaine, une allusion au responsable de cet incident diplomatique: en mai 2012 Vladimir Poutine, réélu en mars, a été investi à la présidence pour la troisième fois. Or, en fait qu’est-ce que dissimule cette décision de la Maison-Blanche: gifle rendue ou simple impuissance politique? Pourquoi Poutine a-t-il poussé Obama à annuler leur rencontre?

LVDLR. Qui gagne et qui perd dans cette situation de la « paix froide » annoncée? Nous avons posé cette question au journaliste français indépendant et président-fondateur du Réseau Voltaire Thierry Meyssan. Selon lui cette rencontre ne représentait guère d’intérêt pour les Américains et « Obama a sauté sur cette occasion pour ne pas venir ».

Thierry Meyssan. Bien sur que «l‘affaire Snowden qui sert de prétexte à cette annulation . En fait il y a beaucoup de dossiers qui traînent entre la Russie et les Etats-Unis et la position du président Obama ne lui permet pas de trancher dans la plupart de ces dossiers particulièrement sur la question des missiles et anti-missiles. A mon sens il a plutôt sauté sur cette occasion pour annuler sa visite que «l‘affaire Snowden» l‘a provoqué réellement. Pour les Etats-Unis la question des missiles et les problèmes de la sécurité sont vraiment importants mais le président Obama n‘est pas en mesure de prendre la décision sur ces sujets alors qu‘il est en train d‘imposer les restrictions budgétaires à son armée et donc il n‘a rien à négocier avec le président Poutine sur les choses importantes. A mon sens cela montre une chose. Alors que le président russe dirige son pays et c‘est un pays très fort, ce n‘est pas pourtant le cas pour les Etats-Unis ou le président est en fait l‘otage du système militaire. Il essaye de contrôler le budget militaire, il essaye de limiter la casse mais il ne dirige rien en effet.

LVDLR. D’une façon, l‘art de la communication politique consiste à accuser l ‘adversaire plutôt que à montrer ces propres faiblesses. Les Etats-Unis respectent les règles du jeu: quand Obama annule sa visite, il met en cause la responsabilité de la Russie pour l’accuser de « revenir à la mentalité de la Guerre froide ».

Thierry Meyssan. Quand monsieur Obama ne vient pas à Moscou c‘est pourquoi il n‘a rien dans ses poches et il n‘est capable à négocier. C‘est pas du tout que la Russie reviennes à la mentalité de la guerre froide et si cela était le cas, c‘est bien les Etas-Unis qui en étaient très heureux. Cela fait un moyen pour eux de partager le fardeau qu’ils se sont mis sur les épaules de gouverner le monde entier. Ils n‘auront pas à s‘en plaindre. En fait le problème des Etats-Unis, c‘est que ils ont la stratégie impériale globale qui ne correspond plus à leur moyens financiers. Ils ne savent pas comment réduire la voilure et c‘est un très grave problème en long terme chez eux. C‘est un pays en déclin alors que la Russie est un pays qui est en plein développement. Les Etats-Unis ne sont pas pris à avoir les relations d‘égalité avec qu‘il que ce soit. Mais il va bien falloir qu‘ils devinent leur déclin. Si c‘est grave pour la Russie c‘est que la Russie a préparé cette réunion et avait certain nombre de propositions à faire particulièrement sur le bouclier antimissile. A la vérité, les vrais perdants de cette affaire sont les Etats-Unis parce qu‘il faut qu‘ils prennent quand même les décisions. Ils ne pourront pas continuer à payer la construction de ce bouclier antimissile - c‘est tout à fait au dessus de leur moyens – ils en sont actuellement à discuter de fermer leurs programmes de sécurité. Les Etats-Unis ont besoin de reprendre leur souffle et de digérer les coupures budgétaires qu’ils ont chez eux avant de désigner les prochaines victimes de ces coupures budgétaires.

LVDLR. Il est à noter que la Russie n’ignore nullement les contraintes auxquelles sont confrontés les Etats-Unis, et il est peu probable que dans cette situation Moscou aille jusqu’à l’envenimer davantage. L‘invitation adressée à M. Obama reste en vigueur. La neige n'a pas de racines et elle fond vite.

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