L'Europe, terre d’accueil des migrants

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Selon les agences d'information, le porte-parole officiel de la Commission Européenne Michele Cercone a déclaré que lors du prochain sommet des dirigeants de l’UE, les 24 et 25 octobre à Bruxelles, on espère un accord sur le financement de mesures permettant d’éviter de nouvelles tragédies avec des immigrés comme celles, récentes, à Lampedusa, où centaines de personnes venant de pays d’Afrique du Nord ont péri dans le naufrage de leur embarcation.

Comme l’écrit notamment Wiener Zeitung autrichien, le président du Parlement Européen Martin Schulz « a exprimé ouvertement ces jours-ci ce que la plupart des politiques européens préfèrent dire à mi-voix ». Ainsi, d’après M. Schulz, « l’Europe doit enfin reconnaître qu’elle est une terre d’accueil des migrants ». Pour cette raison, l’UE doit se doter, selon lui, d’un système légal de migration similaire à ceux qui fonctionnent dans les régions du monde où l’afflux des immigrés est le plus important – par exemple, les Etats-Unis, le Canada ou l’Australie.

Le sens de l’innovation proposée n’est en fait pas fondamentalement nouveau. Il s’agit de la nécessité de répartir de manière plus équilibrée le fardeau des migrants entre les pays membres de l’UE. Et ce fardeau devient toujours plus pesant. Selon les données statistiques, en 2012, l’immigration clandestine dans les pays du Vieux Continent a représentée 72.000 personnes, soit une fois et demie de plus que l’année précédente. Rien qu’en Italie, 30.000 Africains sont arrivés cette année, ce qui est quatre fois plus qu’en 2012, nous apprend le portail Internet de la chaîne de télévision France 24.

Néanmoins et en dépit du drame de Lampedusa, l’Europe est divisée sur la question des migrations, remarque le même portail France 24. En reprenant l’expression de Wiener Zeitung, Martin Schulz avec ses appels, tente en fait de « ronger du granit avec ses dents ». Le journal autrichien rappelle que dès 2011, la Commission Européenne avait approuvé une liste de 10 directives censées améliorer la politique migratoire. Or, les choses ont en sont restées là.

Il y a quelques jours, le jeudi 10 octobre, le Parlement Européen a donné son aval à la mise en place, en décembre, d'Eurosur, un système de surveillance des frontières de l'Union européenne avec les pays de la Méditerranée, destiné à prévenir les mouvements de migrants. Pour repérer des embarcations avec des migrants et leur venir en aide, on prévoit d'utiliser aussi des drones. D’ailleurs, dès à présent, des doutes sont exprimés à ce sujet – est-il réaliste de concilier protection des frontières maritimes et aide aux naufragés ?

Quoi qu’il en soit, nombreux sont les politiques à être d'accord avec Martin Schulz. Comme, par exemple, le chef du groupe socialiste au Parlement Européen, le député autrichien Hannes Swoboda.

« Un équilibre au niveau européen est indispensable, a dit le parlementaire dans une interview à la radio. Il convient de faire un calcul objectif, qui accueille qui, qui assume quels frais, et de rechercher une décision commune. Chaque pays membre de l’UE doit assumer sa part des problèmes. »

Le système mentionné Eurosur, est-il donc un ami, ou un ennemi des migrants ? Pour le moment, la question demeure.   N

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