Le thème de l’Afghanistan pourrait rapprocher la Russie et l’OTAN

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Le Conseil OTAN-Russie, réuni le 23 octobre à Bruxelles au niveau des ministres de la Défense, avait pour vocation de dresser le bilan de l’interaction des structures de l’Alliance de l’Atlantique Nord avec Moscou dans l’année qui s’en va, mais aussi d’en esquisser les perspectives. Or celles-ci dépendent directement de l’aptitude de Bruxelles et de Moscou à trouver un langage commun sur les questions clés de la sécurité internationale. Pour le moment il est difficile d’en parler en raison surtout de l’absence d’esprit constructif de la part de l’OTAN. Le sens des réalités peut toutefois rendre les leaders de l’Alliance plus conciliants.

Il est probable que les efforts communs de règlement du problème afghan seront le catalyseur de l’amélioration des rapports entre l’OTAN et la Russie. De l’aveu du secrétaire général de l’Alliance M. Rasmussen, l’achèvement de l’opération dans ce pays tournera une page importante dans l’histoire de l’OTAN elle-même et permettra à Bruxelles de passer à un « travail actif » de préparation en vue de parer aux « menaces futures ». Le sens et le contenu de ces menaces ne sont pas encore concrétisés, mais l’Alliance aura sans doute du mal à les combattre sans la Russie. D’autant que le départ d’Afghanistan du contingent militaire de l’OTAN est capable de conduire à une nouvelle escalade de la violence dans ce pays, mais aussi dans toute la région du Moyen-Orient, de l’Asie Mineure et Centrale, a noté dans un entretien avec La Voix de la Russie Alexandre Khramtchikhine, directeur adjoint de l’Institut d’analyse politique et militaire de Russie.

Le partenariat avec la Russie est en effet très important. La Russie est le pays de transit le plus important pour les livraisons en Afghanistan. En outre, la Russie est mesure de fournir également une autre aide. Pour cette raison l’OTAN va accorder plus d’attention à la Russie. L’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) aurait pu être un format important d’interaction plus étroite entre l’OTAN et la Russie sur l’Afghanistan, comme sur une liste plus ample de problèmes régionaux. Néanmoins, par complaisance visible à ses propres calculs géopolitiques et spéculations antirusses, Bruxelles s’obstine à ne pas reconnaître cette organisation.

« Malheureusement, l’OTAN ne veut pas coopérer avec l’OTSC. Bruxelles ne la reconnaît tout simplement pas en tant qu’organisation capable d’aider l’Alliance à enrayer le trafic illicite de drogue, le terrorisme international en Afghanistan. L’OTSC regroupe des Etats situés au nord de l’Afghanistan, et une telle interaction aurait pu concourir à combattre plus efficacement la prolifération de la drogue et du terrorisme international. On ne sait pour quelle raison l’OTAN se complait dans son rôle de structure unique, qui n’a pas besoin d’aides et d’alliés», constate Viktor Litovkine, rédacteur de la revue Nezavissimoïe voïennoïe obozrenie(Revue militaire indépendante).

A la veille de la réunion du Conseil OTAN-Russie M. Rasmussen a répété que son organisation « ne coopérerait pas » avec l’OTSC, mais continuerait d’interagir avec certains de ses pays membres. Une telle approche ne saurait être qualifiée autrement que de contreproductive et d’inadaptée aux réalités contemporaines. T

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