Les armes chimiques syriennes pourraient être détruites en Albanie

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La première étape de désarmement chimique vient de s’achever en Syrie. Les équipements servant à la production des substances toxiques viennent d’être démantelés. La communauté internationale se penche actuellement sur la question de l’endroit où les arsenaux de Damas seront détruits. Très probablement, en Albanie sous la supervision de la Belgique et de la France. La Russie participera également à ce processus. Moscou pourrait débloquer près de 2 millions de dollars dans pour leur destruction des armes chimiques.

La Syrie ne peut plus fabriquer d’armes chimiques. Le pays a rempli le premier point du programme en détruisant avant le 1 novembre tout les équipements servant à la fabrication des substances toxiques et les moyens d’acheminement utilisés jusqu’à présent dans le pays. Ces informations, tant attendues par la communauté internationale, ont été rapportées par le porte-parole de l’Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) Christian Chartier. Syrie réalise tous ses engagements, c’est pourquoi ses alliés occidentaux auront désormais du mal à lui reprocher de ne pas respecter ses promesses, estime Semen Bagdassarov, spécialiste des problèmes de l’Asie Centrale.

« Il sera plus difficile d’accuser Damas, car le gouvernement syrien prend les mesures nécessaires pour éliminer les armes chimiques sur son territoire », explique-t-il.

Les puissances mondiales étudient désormais la question du lieu où les substances chimiques pourront être détruites. D’ici au 15 novembre, il va falloir recycler 1 300 kilogrammes de substances toxiques. Il est impossible de le faire en Syrie, car le conflit armé entre les rebelles et les forces gouvernementales se poursuit. Le gouvernement du pays n’est pas opposé à la sortie du pays des armes chimiques, mais à condition qu’elles ne soient par transmises aux Etats-Unis. En attendant, aucun pays n’a exprimé sa volonté de se charger de neutraliser ces substances chimiques.

L’Albanie semble être une bonne solution. D'abord, il est peu probable que Tirana, qui s’oriente presque entièrement sur les Etats-Unis, refuse d’accéder à la demande de Washington. Ensuite, les Albanais pourront obtenir un bon financement pour ce projet. En puis, ce pays possède déjà une expérience dans ce domaine. Il y a six ans, les autorités du pays ont déjà réalisé la première destruction d’armes chimiques de l’histoire en collaboration avec l'Allemagne, la Suisse et les États-Unis. Tirana a détruit en 2007 environ 16 tonnes de gaz moutarde et d'autres substances toxiques accumulées sous le dictateur Enver Hoxha, explique le chimiste Bjorn Arne Johnson, qui travaille sur les problèmes des armes chimiques depuis plus de 30 ans.

« L'Albanie vient de recycler ses propres armes chimiques, et cette mission fut réussie. C’est pourquoi il est fort probable que c’est en Albanie que seront recyclées les armes chimiques syriennes. D’autres candidats, mieux préparés et avec une meilleure infrastructure peuvent également être pris en considération par la communauté internationale. C’est un processus dangereux, et une surveillance rapprochée est nécessaire dans les zones où aura lieu la destruction des armes chimiques. Mais nous savons où cela a déjà été réalisé, et s’il y a des sites où la destruction a déjà été pratiquée, nous ne devrions avoir aucune crainte. Ce n'est pas si difficile que cela nous semblait au départ. »

Selon la presse américaine, c’est la Belgique et la France qui pourront aider l’Albanie à démanteler l’arsenal chimique syrien. Et une autre question, celle du transport des substances toxiques doit être réglée, ajoute Bjorn Arne Johnson.

« Au départ, ils voulaient les acheminer par bateau. Mais la Suède a indiqué qu’elle peut le faire avec ses avions. Je pense que c’est une bonne idée d’acheminer ces armes de Syrie en Albanie par la voie aérienne. Il ne faudra pas transiter par d’autres pays. Et si on les fait transiter par la Norvège, comme cela était prévu au départ, un problème se posera. Je ne pense pas que nous puissions obtenir la permission d’Oslo », ajoute l’expert.

Moscou va également contribuer à cette opération. La Russie, tout comme une dizaine d’autres pays, va débourser pour la destruction des armes chimiques environ deux millions de dollars. Elle va mettre également à disposition des moyens de transport des arsenaux syriens. T


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