L’Ukraine abandonne la Crimée pour la Syrie

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Kiev a annulé un programme de déplacement des armes chimiques immergées au large de la Crimée pendant la Seconde Guerre mondiale.

C’est ce qu’ont annoncé les média ukrainiens, sur la base de sources gouvernementales. La récupération des substances toxiques dangereuses s’est transformée en grande affaire de corruption. Ainsi, le bassin de Crimée de la mer Noire, populaire auprès des touristes, dont les russes, est plus exposé à des risques, dont les conséquences sont encore difficiles à évaluer.

Pour être juste, il faut noter que le programme, qui datait de 1995, a de toute façon été partiellement réalisé, mais le résultat n’a pas été très satisfaisant. Il y a plus de mille tonneaux de gaz moutarde et de Lewisite et seulement une centaine a été récupérée. Seul le gaz moutarde empoisonne sérieusement l’organisme, touche la peau et le système respiratoire. Dans certains cas, cela peut provoquer la mort. Le délai de désagrégation des enveloppes des containers est échu et les substances toxiques pourraient se répandre dans l’eau.

Des informations concernant la découverte lors de la pêche au chalut de tonneaux meurtriers avec des substances chimiques ont commencé à circuler dans les années 1970. Ces informations ont rapidement été placées sous secret. Après la chute de l’URSS, les documents correspondants, selon les fonctionnaires, ont été perdus. Cependant, après la ratification par l’Ukraine de Convention sur l’interdiction des armes chimiques en 1993, le thème est redevenu le centre des attentions. Mais un budget de millions de dollars, débloqué pour neutraliser la menace, n’a pas été dépensé comme il le fallait. Viktor Mourakhovski, rédacteur en chef de la revue Arsenal Otetchestva(Arsenal de la Patrie), estime qu’il est possible de contenir la menace.

« Il faut construire une sorte de sarcophage au fond de la mer et le remplir de béton et d’autres composants agrégatifs, qui garantiront que le gaz moutarde ne puisse pas se répandre dans l’eau environnante. »

Mais, une question est incontournable : qui payera cette onéreuse opération ? Le programme, dont la durée a été triplée, n’a en fait été que de bonnes intentions. La vie politique agitée en Ukraine, et la volonté d’être un membre associé de l’Union européenne, ce qui demande de grandes dépenses, laissent moins de place aux recherches écologiques. Rien que pour mettre la production ukrainienne aux normes de l’Union européenne, Kiev doit trouver plus de 110 millions d’euros.

Les dernières déclarations du président Viktor Ianoukovitch, au vu de la situation en Crimée, semblent étranges. Il a proposé l’aide d’experts ukrainiens pour démanteler l’arsenal chimique syrien.

« Tout le monde sait bien que le coût du démantèlement de l’arsenal chimique syrien sera très important. Une grande partie sera assurée par les fonds de l’ONU. Il y a donc une lutte pour obtenir ce contrat. L’Ukraine peut très bien avoir la technologie, mais le niveau de préparation de la base industrielle reste une inconnue », note à ce sujet l’expert Grigori Tichtchenko.

D’ailleurs, Viktor Ianoukovitch, propose d’utiliser, pour démanteler l’arsenal chimique syrien, des installations ambulantes, dont on ne sait que peu de choses. Il est bien compréhensible qu’il soit intéressé par le budget de ce « projet ». Pendant ce temps, les experts préviennent que faire trainer la situation en Crimée est extrêmement dangereux. Les autorités judiciaires ukrainiennes ont déjà conclu il y a trois ans que la concentration d’arsenic, issu de la dissolution des substances chimiques, est quatre fois supérieure à la normale dans certaines parties de la Crimée. Il s’agit surtout d’endroit où il y a beaucoup de vacanciers.

Le pouvoir central est resté sourd, se contentant de déclarations classiques sur la sécurité totale de l’inhumation. La véritable situation aujourd’hui est une grande énigme. De plus, on sait maintenant que, lorsque le programme existait encore, les spécialistes n’avaient même pas pu examiner l’entièreté du bassin de Crimée. Aucune enquête concernant cela, ou bien la mauvaise utilisation des fonds n’a été lancée. Les habitants de la Crimée et les touristes des côtes de la mer Noire n’ont donc plus qu’à compter sur leur bonne étoile.

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