Les Roms, point de crispation en Europe

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Un autre grand scandale autour des Roms de Roumanie a éclaté en Europe. Le gouvernement suédois a accusé Bucarest de ne pas vouloir régler le problème des Roms alors que les parlementaires de ce pays ont menacé les autorités roumaines de lui « envoyer la facture ». Les Roms pourraient devenir l’un des sujets clés de la campagne électorale européenne.

Les accusations portées par les hommes politiques suédois contre le gouvernement de Victor Ponta concernent l’utilisation des ressources provenant des fonds de l’Union européenne. Il s’agit plus précisément de l’utilisation insuffisante de ces ressources. Selon la Commission européenne, entre 2007 et 2013, le Fonds social européen a débloqué 3,68 milliards d’euros pour l’intégration sociale des Roms de Roumanie. Seulement 27 % des fonds alloués ont été utilisés.

Cet esprit d’épargne n’a pas été compris par le ministre suédois pour l’Intégration Erik Ullenhag qui a qualifié de choquante la situation consistant à distribuer des ressources que les Etats membres de l’UE n’utilisent même pas.

En Suède un mendiant sur dix est Rom. Ils viennent de Roumanie mais aussi d’autres Etats d’Europe centrale et de l’Est où il y a des populations Rom.

Presque tous les pays européens sont confrontés à ce problème. C’est notamment le cas de la France où entre 150 et 200.000 Roms ont été naturalisés, a rappelé le directeur du Centre des études françaises de l’Institut de l’Europe de l’Académie des sciences de Russie Iouri Roubinskiy.

« D’une part, les Roms qui résident en France ne doivent pas être rapprochés des migrants venus des pays d’Afrique du Nord, ni des Arabes. D’autre part, leur mode de vie et leur degré d’intégration à la société française sont très différents. Il y en a qui sont sédentaires, intégrés, leurs enfants vont à l’école. Mais la majorité continue de mener une vie nomade. Et c’est là où apparaissaient les tensions avec la population locale et les autorités municipales. »

Il ne faut cependant pas oublier que l’incapacité des Etats membres de l’UE à conjuguer leur efforts pour contrôler les flux migratoires n’est que la conséquence de la hâte avec laquelle l’Union européenne a été mise en place. Au micro le chef du département de l’intégration européenne de l’Institut d'État des relations internationales de Moscou Nikolai Kavechnikov :

« D’une part, on ne peut pas nier qu’il y a de plus en plus de pays pauvres et relativement pauvres dans l’Union européenne, et ce n’est pas fini. Cette situation constitue en effet un grand problème pour l’UE. D’autre part, il était impensable de ne pas accepter l’adhésion de ces Etats. C’est qu’il était inutile d’attendre qu’ils rattrapent les pays d’Europe de l’Ouest en termes de niveau de vie. »

Il n’est dès lors pas étonnant qu’après avoir donné leur accord à l’adhésion de la Roumanie et la Bulgarie à l’Union européenne en 2007, certains Etats membres ont introduit des restrictions concernant l’emploi des ressortissants de ces pays. Ces restrictions n’ont été levées que le 1er janvier dernier. Mais là, on voit par exemple la Grande-Bretagne édicter de nouvelles restrictions : il s’agit maintenant de limiter l’accès des migrants au système de sécurité sociale britannique. C’est-à-dire que certains Etats et institutions européennes bénéficient d’un régime bien à eux, et ce au détriment de certains autres.   N

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