OTPOR : la meilleure marque serbe

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Les anciens membres du mouvement OTPOR, dirigé par Srdja Popovic, ont joué un rôle majeur dans le renversement du président serbe Slobodan Milosevic en 2000.

A présent regroupés dans le cadre de l’ONG serbe CANVAS (Centre des actions et stratégies non violentes), ils ont une nouvelle fois montré de quoi ils sont capables. En Ukraine cette fois.

Cette organisation a pour la première fois utilisé son expérience hors des frontières de la Serbie, en Géorgie en 2003. Alors, suite à des protestations pour fraudes électorales, le président Edouard Chevardnadze avait été contraint de démissionner. Le mouvement étudiant Kmara, formé et entraîné par OTPOR, avait joué un rôle clé dans ce renversement.

En mars 2003, plusieurs fondateurs de Kmara ainsi que des représentants d’autres organisations se sont rendus à Belgrade. L’un des leaders du mouvement de jeunes, Giorgi Kandelaki a reconnu :

« Après notre visite à Belgrade, les représentants d’OTPOR sont venus plusieurs fois en Géorgie. Lors de la deuxième visite, une école d’été a été organisée près de Tbilissi, qui a réuni 700 nouveaux militants. »

En 2004, OTPOR est apparu en Ukraine où il a formé le mouvement Pora, l’un de ceux qui ont lancé la Révolution orange. Le mouvement ukrainien a reçu 60 millions de dollars d’aide des Etats-Unis. Les Ukrainiens de Pora ont participé à une formation initiale dans la ville serbe de Novi Sad. Après ces événements, certains membres d’OTPOR se sont vus interdire l’entrée sur le territoire ukrainien pour les 995 prochaines années.

Cette même année, les membres d’OTPOR, qui avaient déjà formé CANVAS, sont allés « apporter la démocratie » au Liban durant la Révolution du Cèdre et plus tard ils sont intervenus dans le Printemps arabe. En 2011, OTPOR a formé en Egypte le mouvement du 6 avril et des groupes civils, dont le rôle a été central dans le renversement de Moubarak. Il n’y a rien d’étonnant à ce que durant les événements en Egypte, cinq ressortissants serbes aient été arrêtés.

Selon l’écrivain britannique David Vaughan Icke, qui s’est exprimé en 2011 dans le journal viennois Presse, le mouvement OTPOR et la CIA ont été les organisateurs et les inspirateurs du mouvement Occupy Wall Street. Il existe des preuves attestant que l’ancien militant d’OTPOR, Ivan Marovic, était en contact avec le mouvement alors inconnu Occupy Wall Street. Icke estime que le Printemps arabe en Egypte et en Tunisie ainsi que le mouvement contre Wall Street ont été gérés à partir d’un même centre dont le but n’était pas de renverser le système, mais de le placer sous le contrôle des forces de l’opposition.

Maintenant, les membres d’OTPOR sont apparus en Ukraine. « Les membres d’OTPOR sont-ils liés aux événements d’Ukraine cette fois ? », s’interrogeait sur sa page Twitter Julian Assange le 3 décembre 2013. Et il a posté des liens vers le site de l’organisation montrant que Srdja Popovic et OTPOR avaient activement participé à la Révolution orange en 2004, après laquelle les partis pro-occidentaux sont arrivés au pouvoir.

Mais le 3 décembre 2013, le député du parti des Régions, Oleg Tsarev, a écrit sur sa page Facebook : « Mon ami a pris l’avion pour l’Ukraine et a appris d’un de ses compagnons de voyage le nom de l’organisateur du putsch et des coups d’Etat : Marko Ivkovic. Il s’est fait connaître comme fondateur d’OTPOR en Serbie, puis de Kmara en Géorgie et Pora en Ukraine. Marko a essayé d’organiser quelque chose de similaire en Russie, mais a été interdit de séjour et a été déclaré persona non grata. Il était en Kirghizie en 2010, quand le président Bakiev a été renversé. A présent, le Maïdan est entre des mains expérimentées et sans soucis financiers. » Ce n’est pas par hasard que le 3 décembre 2013, le ministère des Affaires étrangères ukrainien a proclamé Marko Ivkovic persona non grata.

En ce qui concerne le financement d’OTPOR, il est lié aux fondations américaines Freedom House, International Republican Institute, USAID, et US Institute of Peace. WikiLeaks a mis au jour un autre allié d’OTPOR : « J’ai discuté avec quelques personnes qui exercent des pressions pour obtenir plus d’argent, comme Michael McFaul de l’Institut Hoover (actuel ambassadeur des Etats-Unis en Russie) », lit-on dans l’un des posts.

Selon les données de WikiLeaks, OTPOR coopère étroitement avec Stratfor, connu comme CIA de l’ombre. Le Serbe Marko Papic, analyste géopolitique de Stratfor pour l’Eurasie, fin 2007, a coopté des membres de CANVAS pour obtenir des informations provenant de Géorgie, du Venezuela et de Serbie. « C’est un groupe impressionnant. Ils partent, réalisent des « actions » dans le pays, en essayant de renverser le régime. S’ils sont bien utilisés, ils peuvent être plus puissants que des groupes militaires», c’est ce que l’un des employés de Stratfor pense de CANVAS dans un article, publié sur le site de WikiLeaks le 15 novembre.

En fait, en Ukraine, il n’y a ni actions spontanées, ni révolution. Et dans chaque manifestation, on peut trouver des traces de la participation des organisations militantes serbes, mais pas seulement. Tout est planifié à partir d’un centre unique qui tente de contrôler le monde entier. T


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