En Grèce, on se bat pour de la nourriture

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La dernière visite d'Angela Merkel à Athènes le 11 avril a été présentée sous un angle positif par les médias occidentaux. Le gouvernement grec avait interdit les manifestations et la police avait ceinturé le lieu de rencontre avec la chancelière.

« La Grèce peut à nouveau marchander sur les marchés. La Grèce sort de la récession» est ce que nous pouvions lire et entendre. Ce mercredi 30 avril, les producteurs de fruits et légumes et pêcheurs grecs ont décidé de protester contre les nouvelles mesures de leur gouvernement, voulant interdire les intermédiaires qui vendent les produits pour ne privilégier que les « vrais » producteurs, en distribuant gratuitement aux populations dans le besoin de la nourriture. Par cette action, la réalité de la Grèce a montré son vrai visage. Le peuple s'est jeté sur la nourriture gratuite distribuée dans plusieurs quartiers de villes grecques, ce qui a entraîné des bagarres.

500 euros après 30 ans de travail. Ce 30 avril, plusieurs centaines de tonnes de nourritures et de légumes ont été distribuées dans plusieurs quartiers des villes grecques. Les habitants ont fait la queue pour toucher leur ration alimentaire mais l'action a dégénéré, donnant lieu à des bagarres devant les stands de distribution de nourritures gratuites. En Grèce, le taux de chômage atteint près de 30 %. Les chômeurs obtiennent une aide pour une année et doivent trouver ensuite trouver leur salut auprès de l'église qui distribue la soupe populaire. Selon une étude de l'université d'économie et d'affaires d'Athènes, aueb.gr, publiée en février 2014, 44 % des grecs vivent actuellement sous le seuil de pauvreté (seuil de pauvreté : 432 euros pour une personne seule, 908 pour un couple avec deux enfants) et 14 % des grecs sont sous le seuil d’extrême pauvreté (contre 2 % en 2009) (233€ par mois pour une personne seule, 684 € pour un couple avec deux enfants). « Comment pouvons-nous vivre avec une retraite de 500 euros après 30 ans de travail ? Les Grecs ont faim pendant que nos élites politiques construisent des demeures somptueuses et gagnent des millions d'euros», dit une retraitée interrogée par Euronews ce 30 avril.

Je suis prêt à tuer maintenant. C'est Panagiotis Grigoriou, avec son blog greekcrisis, qui nous donne une information sur la Grèce fidèle à la réalité du terrain. L'historien et anthropologue subit aussi de plein fouet le manque d'argent et doit faire un appel aux dons sur son blog tout en restant assez fort pour continuer à documenter la réalité en étant lui même dans la tempête. C'est lui qui nous avait parlé de la mise en place de la société concentrationnaire en Grèce car les réflexes dignes d'une société en paix ont disparu. C'est lui qui n'a plus été invité par la télévision française car il n'avait cessé de dénoncer ce qui est arrivé. « Le régime de la démocratie en Grèce s’est effondré (…) il a été abattu de l’intérieur et de l’extérieur. Le fait de vouloir mobiliser l’armée contre le peuple en colère prouve déjà ce que je soutiens depuis les débuts de ce blog : la dite “crise”, est en réalité une guerre faite par d’autres moyens contre les peuples et leurs souverainetés, s’agissant autant d’une entreprise d’occupation et de... gestion des ressources et des réalités tangibles et exploitables des pays par le conglomérat : Troïka, barons d’Athènes sous le... mandat de l’Allemagne néo-colonisatrice du Sud de l’Europe, par exemple», écrit Panagiotis Grigoriou le 5 avril. Dans son dernier article, le blogueur cite un entrepreneur ruiné d'Athènes en 2012 et qui est de passage à la campagne en avril 2014 : « Ici, ils vivent inlassablement dans un nirvana. Ils n'ont toujours rien compris. Nous à Athènes... nous savons. L'autre jour ils m'ont coupé l'électricité. Je me suis raccordé au réseau à ma manière. Le surlendemain, les techniciens se sont pointés chez moi. Je les ai accueillis mon fusil de chasse en main. Ils ont tout de suite réalisé. Je suis prêt à tuer maintenant... ou sinon, je vais me retirer à Trikala et ne plus revenir à Athènes. »

EU-La fosse aux lions. Le parti communiste grec, KKE, dénonce le parti Syriza de la gauche radicale qui fait figure de résistant à la Troïka en expliquant qu'ils ne sont qu'au service du néolibéralisme. « Le Syriza a absorbé des sections entières du parti social-démocrate PASOK qui est dans un processus de désintégration. Dans les années 60, le KKE avait caractérisé la CEE comme +la fosse aux lions+. En 1980, il a dit non à l'adhésion de la Grèce à la CEE et en 1991, il a dit non au Traité de Maastricht qui a transformé la CEE en l'UE», explique le KKE. Ce dernier veut faire sortir la Grèce de l'Union européenne et de l'OTAN et soutient la Russie en dénonçant le coup d’État en Ukraine fait par « par le gouvernement des forces nationalistes-fascistes de l'Ukraine. » N

 

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