Ukraine : Kiev refuse le dialogue avec l’Est et le Sud du pays

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Les autorités de Kiev ont ouvertement rejeté toute possibilité de dialogue avec les représentants des régions russophones du Sud et de l’Est de l’Ukraine. Après ce geste, l’organisation d’une deuxième réunion de Genève perd tout son sens.

Et si la position de Kiev, qui continue d’ignorer la position de millions de citoyens à l’Est et au Sud de l’Ukraine, ne change pas, la deuxième réunion de Genève n’aura plus aucune signification, selon le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

Le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier insiste sur l’organisation d’une nouvelle réunion à Genève pour désamorcer la crise en Ukraine. Mercredi à Moscou, le président russe Vladimir Poutine a recherché les moyens de sortie de cette crise politique avec le président suisse Didier Burkhalter, qui est également président en exercice de l’OSCE.

Par ailleurs, le ministre ukrainien des Affaires étrangères par intérim Andreï Dechtchitsa a indiqué que le gouvernement de Kiev « représente toutes les régions du pays », et il n’y a donc aucune nécessité de changer le format de la première rencontre de Genève. Le ministre ukrainien par intérim a ouvertement tenté de «marchander » la participation de Kiev à la deuxième réunion de Genève contre la reconnaissance à priori par la Russie de la légitimité des élections présidentielles du 25 mai. C’est une méthode absurde, souligne le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

L’élection que la junte de Kiev tente d'imposer à toute l'Ukraine se déroulera avant l’adoption de la constitution. Les Ukrainiens devront donc élire « chat en poche » un président qui définira les limites de son autorité uniquement après le scrutin. Sergueï Lavrov s’est également dit étonné par l’organisation des élections, alors que le gouvernement envoie l’armée et la Garde nationale composée de radicaux et de nazis pour calmer les émeutes dans le Sud-Est du pays. Comment peut-on considérer comme légitimes des élections qui se déroulent sous la menace des canons de chars de la clique de Kiev ?

La Russie est prête à continuer de discuter de la possibilité d'organiser le dialogue entre les parties belligérantes dans le conflit en Ukraine, a indiqué Lavrov.

« La communauté internationale a déjà fait tout ce qu’elle pouvait, à savoir, s’accorder sur le cadre, dans lequel nous voyons la régularisation de la crise ukrainienne. Il s'agit principalement de la déclaration du 17 avril (lors de la réunion quadripartite de Genève sur l’Ukraine). Devons-nous nous réunir à nouveau dans le même format, alors que l’opposition au régime actuel est absente de la table des négociations ? Nous continuerons à tourner en rond et affirmer qu’il faut réaliser ce sur quoi nous nous sommes mis d’accord. Et les membres du régime de Kiev, mais aussi tous ceux qui s’y opposent, doivent mettre en œuvre ces décisions. »

Le ministre russe est persuadé qu’il faut commencer par le retrait de l’armée de l’Est d’Ukraine, arrêter les opérations punitives et entamer le dialogue avec le peuple. Le cessez-le-feu doit être décrété avant l’élection en Ukraine. Il sera difficile d’organiser des élections objectives dans la situation actuelle, a indiqué le président de l’OSCE Didier Burkhalter avant sa rencontre avec Vladimir Poutine.

Le ministre russe des Affaires étrangères s’est dit également étonné par le fait que la Russie soit accusée de s’ingérer dans les affaires de l’Ukraine, de provoquer des émeutes, envoyer ses agents sur le territoire de ce pays et de participer aux affrontements. Pour Lavrov, cela fait partie de la guerre informationnelle menée contre Moscou.

« Nous n'avons rien à cacher. Notre armée se trouve sur son territoire et mène des activités qui ne sont pas interdites par les accords internationaux. Elles ne violent aucun principe juridique ou moral. Aucune délégation d’observateurs internationaux n’a pu constater que nous nous menions une activité militaire dangereuse.»

Quant à la junte de Kiev, elle continue d’envoyer de nouvelles unités militaires pour mener des opérations punitives dans le but de pacifier l'Est de l'Ukraine. Et dans le même temps, elle fait pression sur ses adversaires politiques au parlement. Il y a deux jours, les députés légitimement élus du Parti des régions et du Parti communiste d’Ukraine ont été littéralement chassés de la session de la Verkhovna Rada (parlement ukrainien) suite à leur désaccord avec les décisions prônées par le gouvernement de Kiev. Le bureau du Procureur général d’Ukraine a déjà annoncé que mercredi ou jeudi, un projet de loi prévoyant une peine « pour incitation à la désagrégation du pays » serait soumis au parlement. Par ces « incitations » le parlement ukrainien sous-entend les exigences des opposants au régime de Kiev de reconnaître le russe comme deuxième langue nationale et d’accorder une plus large autonomie aux régions où vit une majorité de russophones. T


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