Les USA accusent des hackers chinois officiers d'espionnage

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Un nouveau scandale d'espionnage pourrait éclater entre les Etats-Unis et la Chine.

Evgueni Iouchtchouk, de l'Université d'économie de l'Oural, a fait part à l'agence Rossiya Segodnya que le Pentagone voudrait obtenir de cette façon le déblocage par le Congrès de fonds pour la défense cybernétique. Le 19 mai, la justice américaine a accusé cinq militaires chinois de cyberespionnage et de vol de secrets commerciaux.

Il s'agit de la première inculpation de piratage d’officiels d'un Etat étranger aux Etats-Unis. Il y a environ un an et demi, le président Barack Obama a pour la première fois pointé du doigt la Chine en tant que pays menant des attaques cybernétiques contre les structures d'Etat et les grandes entreprises américaines. Un peu plus tard et toujours pour la première fois, les Etats-Unis ont révélé l'existence d'une unité militaire concrète à Shanghaï, ayant indiqué la rue, le numéro de l'immeuble et même l'étage d'où seraient piratés les serveurs installés aux Etats-Unis. Il a été déclaré que des officiers de l'unité 1398 de l'armée chinoise étaient inculpés dans le piratage.

Mais comment les Américains ont-ils établi l'implication de ces officiers concrets dans le cyberespionnage ? Selon Evgueni Iouchtchouk, « je pense qu'il est impossible de prouver l'implication d'un fonctionnaire chinois concret dans le piratage sans avoir accès à des serveurs en territoire chinois. Ce qui est possible, c'est de faire du tapage, d'attirer l'attention, de décrocher des fonds pour la défense cybernétique. Je n'exclus pas que c'est là l'objectif principal de la campagne. Ils ont fait la même chose lorsque les bombardiers soviétiques survolaient les porte-avions américains. Les Américains avaient besoin d'une photo sur laquelle un bombardier soviétique survolait leur porte-avions avec au-dessus des deux un chasseur américain. Alors, ils recevaient un budget nécessaire pour développer les avions de chasse, les porte-avions et tout le reste. Je pense que la situation se répète. »

Le scandale a éclaté le 19 mai au soir, soit trois jours après la fin d'une visite aux Etats-Unis du chef d'état-major de l'armée chinoise Fang Fenghui. Des sources diplomatiques rapportent qu'au cours des négociations, le Pentagone a vainement insisté sur la transparence des programmes balistique et spatial chinois, ainsi que sur des accords concrets avec les Etats-Unis. Il n'est pas exclu que les Américains se soient heurté à une « grande muraille » et qu’ils aient réalisé que même les noms de cinq hackers militaires ne suffiraient pas à être échangés contre des concessions chinoises. Alors, ils ont divulgué l'information. L'expert trouve que la version est tout à fait véridique :

« C'est tout à fait probable. Cela peut être une vengeance pour l'absence d'un accord. Mais cela ne pose pas de graves problèmes. L'unique chose qui menace le militaire chinois inculpé est de ne pas recevoir de visa américain. Mais lui-même il n'y ira pas, étant en possession de secrets d'Etat. »

Le ministère américain de la Justice a inculpé des espions cybernétiques de l'armée chinoise. Ceux-ci auraient volé des secrets commerciaux et des documents confidentiels internes de cinq entreprises et d'un syndicat américains. Il s'agit notamment de géants spécialisés dans la métallurgie et dans l'énergie nucléaire et solaire.

Les autorités chinoises démentent et préviennent que les accusations américaines sont lourdes de détérioration des relations bilatérales. La réponse américaine du procureur général Eric Holder est non moins menaçante : « Nous devons dire : assez. L'administration des Etats-Unis ne tolérera pas de telles actions ». N

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