Les guerres d'Irak : une histoire sans fin

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Barack Obama est disposé à envoyé en Irak 300 conseillers militaires. Le président des Etats-Unis estime que cela aidera les forces gouvernementales à repousser l'offensive des radicaux islamistes.

Les djihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant contrôlent déjà plus d'un tiers du territoire du pays et se rapprochent de Bagdad. Les autorités irakiennes demandent aux Etats-Unis non pas des conseillers, mais une intervention militaire directe.

Les Américains ne retourneront pas combattre en Irak, déclare Barack Obama. Il a cependant promis une assistance dans « la lutte contre les terroristes qui menacent la région et les intérêts américains ». Cette assistance consistera dans l'entraînement des militaires irakiens et dans des consultations. Les Américains envisageront également, en fonction de la situation, l'utilisation des avions et des drones. En attendant le territoire de l'Irak est survolé par des chasseurs F-18 déployés sur le porte-avions George H. W. Bush dans le Golfe. Le Pentagone déclare que leurs vols ont pour mission la reconnaissance et la démonstration du sérieux des intentions américaines.

La situation en Irak s'est exacerbée la semaine dernière. Les djihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont pris plusieurs localités et la deuxième ville du pays, Mossoul. Ils se sont déclarés prêts à prendre d'assaut Bagdad et ont lancé une attaque contre la raffinerie de Baiji, la plus grande en Irak.

La situation est compliquée par le fait que de nombreux officiers de l'armée de Saddam Hussein participent aux combats dans les rangs de l'EIIL. Pendant l'invasion américaine ils ont préféré rester à l'écart. Selon l'expert de l'Institut du Proche-Orient Sergueï Sereguitchev, ils attendaient leur « heure de gloire » et maintenant ils ont soif de prendre la revanche.

«Des officiers des services secrets de Saddam Hussein, des offciers de son armée et de sa police, des fonctionnaires du parti Baas combattent sous les drapeaux de l'EIIL aux côtés des islamistes radicaux proprement dits qui constituent le noyau de cette organisation. Ce sont les gens formés à l'époque de Saddam et qui rêvent du retour au passé : une espèce du régime de Saddam mais sans Saddam.

L'EIIL est apparu en Irak à l'époque de l'occupation américaine. L'EIIL a gagné en vigueur après le départ des troupes américaines, s'est forgé dans les combats dans la Syrie voisine et est rapidement devenu une des organisations extrémistes les plus influentes du monde. L'EIIL était considéré comme une partie d'Al-Qaïda, mais même les membres de cette dernière en ont pris leurs distances l'accusant de violence injustifiée. En effet, des informations proviennent de l'Irak sur des exécutions sommaires organisées par les djihadistes dans les villes occupées. Quant à l'armée régulière dotée des armes américaines pour 15 milliards de dollars, elle est incapable de repousser l'offensive. Les soldats irakiens fuient le champ de bataille abandonnant les chars, les véhicules blindés, les camions et les armes. Ce matériel tombe aux mains des djihadistes qui publient aussitôt sur Internet des photos et des vidéos des trophées.

A présent les Etats-Unis temporisent. Mais ce sont eux qui, entre 2003 et 2011, ont lancé d'abord l'opération la Liberté irakienne, puis l'Aube nouvelle. La situation actuelle est le résultat direct de l'activité américaine visant la « démocratisation » du Proche-Orient, note le directeur de l'Institut international des Etats nouveaux Alekseï Martynov :

«Le pouvoir en place en Irak est représentét, de fait, par les gens formés et désignés par les Etats-Unis. Ils doivent gouverner et les Américains sont partis croyant qu'ils ont remis de l'ordre et préparé un système de gestion. En tout état de cause les Américains sont responsables. Et il est tout à fait possible qu'ils se verront obligés d'intervenir.

Les experts sont particulièrement préoccupés par le caractère religieux du conflit. Car l'objectif majeur de l'EIIL proclamé par ses idéologues est la création d'un khalifat sunnite au Proche-Orient. A l'heure actuelle les villes irakiennes peuplées de Sunnites soutiennent les combattants contre le pouvoir chiite. Il est à noter que d'après certaines données l'EIIL est sponsorisé par les alliés traditionnels des Etats-Unis dans la région, à savoir l'Arabie saoudite. Washington est tellement préoccupé qu'il est prêt à accepter l'aide de l'Iran. Washington et Téhéran ont désormais un ennemi commun. L'Iran où la population chiite prédomine se trouve en état de guerre avec l'EIIL. Barack Obama a déjà déclaré que les Etats-Unis étaient prêts à coopérer avec Téhéran pour faire face à la situation en Irak qui ne cesse de se détériorer. Les médias américains ont écrit à propos de cette déclaration du président que « parfois il fallait faire bloc avec des pays peu sympathiques pour éviter la victoire d'un pays pire encore ».

L'Iran prend très au sérieux la menace qui émane du pays voisin. Le général Kasim Suleymani, commandant d'une unité d'élite du Corps des gardiens de la révolution islamique, s'est déjà rendu à Bagdad. Selon toute vraisemblance, ses hommes participent déjà aux opérations en Irak.

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