Snowden, celui qui a bouleversé le monde

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Eclipsée un temps par les événements en Irak et en Ukraine ainsi que par la Coupe du monde de football, l’histoire des révélations d’Edward Snowden focalise à nouveau l’attention générale après la publication par le journal Washington Post d’une nouvelle saillie de révélations.

Il s’avère que dès 2010, la cour de surveillance des activités de renseignement (Fisa) a donné son aval à la NSA pour pratiquer la surveillance électronique à l’encontre de 193 pays ( la quasi-totalité du monde) et dans l’enceinte d’une vingtaine d’institutions internationales, dont l’ONU, l’UE, la Banque Mondiale, le FMI, etc. L’aval de la cour secrète ne signifie pas que l’agence américaine les surveillait en fait, mais qu’elle pouvait le faire à tout moment.

Les secrets divulgués par M. Snowden nous en apprennent sur des attaques de pirates informatiques des services spéciaux des Etats-Unis contre les logiciels des institutions chinoises. Et cela a donné à Pékin pas mal d’atouts face à Washington, considère le politologue Iouri Tavrovski, professeur à l’Université russe de l’Amitié des peuples.

« Certes, ce n’était pas un secret pour la Chine que l’Amérique l’espionnait. Mais les révélations de Snowden étaient pour elle comme une manne tombant du ciel. En cette période, il y a un an, une virulente campagne a été lancée dans les médias américains et mondiaux à propos de l’espionnage électronique pratiqué par les Chinois. Il se peut que ces révélations de Snowden aient fait découvrir aux Chinois quelques points faibles dans le système américain de surveillance globale. »

Le coup le plus grave a été porté à la coopération entre Washington et Berlin. Les documents publiés par M. Snowden traitent directement des écoutes et de la surveillance par des services secrets américains de principaux groupes et dirigeants politiques allemands, dont la chancelière Angela Merkel. Voici ce qu’a déclaré à la chancelière allemande Gregor Gysi, le chef du groupe parlementaire de la gauche au Bundestag.

« C’est de l’espionnage économique. Et c’est un acte passible d’une peine criminelle. Mme la Chancelière fédérale, vous avez fait une visite à Washington, vous avez parlé à M. Obama et d’autres. Vous êtes revenue sans un accord interdisant la surveillance réciproque. Je vous le dis : vous faites l’hypocrite devant l’administration des Etats-Unis. Vous l’argumentez par l’amitié. Je vous le dis, l’hypocrisie a pour résultat le mépris, et non l’amitié. »

Et même si M. Snowden, lui, a plusieurs fois dit ne plus garder sur soi aucun document secret, la publication de données sensationnelles se poursuivra. L’ami de Snowden – le journaliste Glenn Greenwald – promet une nouvelle part de révélations dès juillet. Les documents seront publiés à la manière du site WikiLeaks. Les services secrets américains doivent donc se préparer au pire. La date approximative de la publication est entre le 18 et le 20 juillet, quand les pirates informatiques se réuniront en conférence à New York. /N

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