Haut-Karabakh: une médiation est incontournable

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La situation n’était pas revenue au calme, début août, dans le Haut-Karabakh: échanges de tirs, plusieurs dizaines de morts du côté arménien et azéri. Le vieux litige territorial a repris de plus belle. Les sceptiques prédisaient une guerre. Or, ensuite, les armes se sont pratiquement tues, donnant une chance aux diplomates et aux politiques.

Les accrochages entre les militaires se sont arrêtés après une rencontre tripartite des présidents de Russie, d’Arménie et d’Azerbaïdjan, tenue le 10 août à Sotchi à l’initiative de Vladimir Poutine. Et même si aucune entente ni décision importante n’a été adoptée, les pourparlers avec la participation du dirigeant russe, auquel l’Arménie comme l’Azerbaïdjan sont liés sur de nombreux plans, ont incité les parties au dialogue.

Le président de la Société experte pour le Caucase Alexandre Krylov a noté que les longues années d’efforts consentis par Moscou et le groupe de Minsk de l’OSCE pour le règlement du conflit à propos du Haut-Karabakh visent avant tout à réunir des conditions pour le dialogue. Mais c’est à Erevan et à Bakou qu’il appartient de trouver une solution au conflit.

« Les négociateurs auront eux-mêmes à essayer des voies de règlement du problème et des approches de nature à apaiser la situation, tandis que les médiateurs, à l’adresse desquels des reproches retentissent, ne doivent pas dicter leur volonté aux parties. C’est là que réside la cause majeure de l’incompréhension en Arménie et en Azerbaïdjan. Souvent le médiateur imposait sa volonté, et cela ne profitait pas aux parties prenantes du conflit. Aussi la tâche de Moscou et d’autres intermédiaires consiste-t-elle à assurer le processus des pourparlers, ainsi que de prévenir une reprise des hostilités et de détendre la situation dans la zone de conflit. »

Voici comment le politologue russe Andreï Arechev voit le rôle de la Russie dans le règlement de la question du Haut-Karabakh.

« La Russie entreprend des démarches concrètes pour que les présidents d’Arménie et d’Azerbaïdjan s’entendent, dans la mesure du possible bien entendu, sur les mesures de paix et de confiance. Moscou n’est pas, d’ailleurs, le seul médiateur. Il y a encore les Etats-Unis et l’UE. La dynamique des événements dans le Haut-Karabakh relève de tout un ensemble de facteurs, dont les tentatives de créer des problèmes pour la Russie dans ses relations avec les pays voisins. Moscou fait, toutefois, tout ce qui dépend d’elle dans cette situation délicate. »

La Russie considère différemment ses rapports avec l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Si dans un cas, il est question de l’allié politique et militaire, dans l’autre, il est question d’un partenaire économique et commercial important. Néanmoins, c’est bien cette approche pluraliste, le respect de ses voisins et les propositions concrètes pour trouver une issue au conflit qui permettent d’espérer qu’avec la médiation de Moscou, le conflit finira par trouver un règlement. Il ne tient maintenant qu’à Bakou et à Erevan d’emprunter cette voie. 

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