Au total, les Forces aériennes des États-Unis ont effectué en Irak depuis le mois d'août 162 frappes aériennes. Cependant, si jusqu'à présent les incursions étaient justifiées par le désir de protéger les citoyens américains, les réfugiés irakiens et les missions humanitaires, maintenant, Washington se montre beaucoup plus dur. Et il a même commencé à créer une sorte de coalition avec la participation des satellites européens contre l’Etat Islamique. Irina Fedorova, docteur en historiques, l'expert du centre du Moyen Orient de l'Institut de l'orientalisme de l'Académie des Sciences de Russie perçoit avec scepticisme ces démarches des États-Unis.
Plusieurs pays, tels que l'Arabie Saoudite, le Qatar, les citoyens de ces pays, (pas les gouvernements), soutiennent les partisans de l’EI. Ils les soutiennent financièrement. Et en outre, souvent, le soutien n’est pas celui de l'État, il est réalisé par le biais des fonds islamiques et des particuliers. De plus, les États-Unis excluent les grands acteurs comme l'Iran et Asad. Mais en effet, le gouvernement d’Asad lutte maintenant contre les extrémistes de l’EI! Il me semble donc que les États-Unis ne recevront pas un soutien ferme dans les pays du Proche-Orient. Et la perspective de la coalition est assez ténébreuse, à mon avis, sans le financement du côté des pays de l'Europe. Le problème principal, c’est que les États-Unis ne peuvent toujours pas décider une fois pour toutes – qui doit être nommé un terroriste. Ils soutiennent les terroristes en Syrie parce que ceux-ci accomplissent une bonne affaire – ils luttent contre le dictateur. Contre les autres, ils larguent des bombes. Ces standards à géométrie variable empêchent de remporter dans la lutte contre le terrorisme réel. »
Simultanément, les États-Unis continuent à bloquer la participation de la Syrie dans la lutte commune contre les terroristes. En effet, ce pays porte maintenant le fardeau principal de la lutte contre les bandes des terroristes. En plus, financées par les États-Unis. Mais lorsque la partie la plus radicale de ces radicaux islamiques a tourné l'arme contre leurs maîtres, Washington a décidé de les diviser en « bons » et « mauvais ». Les « bons », certes, accomplissent les ordres de Washington et réalisent les raids en Syrie. Et les mauvais, ayant créé l’EI, font la guerre en Irak.
Mais c’est à cause de la position des États-Unis qui divisent les terroristes en « bons » et « mauvais » que la lutte contre le terrorisme global sera très longue, dit le président de l'Association des vétérans de l'antiterreur « Alpha » Sergei Gontcharov :
Tant qu’un pays considérera ces terroristes comme des combattants de l'indépendance, alors que le deuxième dira qu'ils sont des séparatistes – il n’y aura pas de succès. Maintenant, le terrorisme – ce ne sont pas seulement les meurtres d’innocents, c’est un immense business, dans lequel tournent des milliards de dollars qui sponsorisent les pays, qui les soutiennent. »
Le chef russe des Affaires étrangères de Russie Serguei Lavrov a souligné à la conférence à Paris que la Syrie et l'Iran devaient prendre part à la lutte contre l’EI. Il a appelé à examiner les questions de la lutte contre le terrorisme au Proche-Orient et en Afrique du Nord dans le cadre du Conseil de Sécurité de l'ONU. En effet, dans leurs plans ambitieux concernant l’Irak, les États-Unis tentent de tout résoudre seuls, sans la participation des structures internationales. Cependant, Washington, fier de son importance, n’est pas en état de combattre tout seul le terrorisme global. Comme on le sait, sur le champ de bataille, un soldat isolé, ne peut rien faire sans l’armée. t
