En bombardant la Syrie, les USA font sauter le droit international

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En Syrie, les États-Unis ont franchi la limite du juridiquement admissible.

La semaine dernière, les forces armées américaines ont procédé à des frappes aériennes contre les positions des combattants de l’EI en Syrie. Le Pentagone claironne la victoire en évoquant plus d’une vingtaine de cibles détruites et des dizaines de combattants anéantis, sans dire un mot des pertes dites collatérales qui incluent des habitants dont des enfants.

En même temps, les États-Unis portent des frappes contre les positions de l’EI en Syrie sans demander l’autorisation du gouvernement syrien. Leurs agissements sont critiqués aussi bien à Damas qu’à Moscou. Le ministère russe des Affaires étrangères avait plus d’une fois attiré l’attention sur le caractère illégitime des frappes de toute nature contre les positions de l’EI sur le territoire d’un État souverain sans l’autorisation de ses dirigeants ou du Conseil de sécurité de l’ONU.

Mais Barack Obama n’est pas de cet avis. Il ne s’est même pas donné la peine d’obtenir l’autorisation de son propre Congrès. En Syrie, les États-Unis ont franchi la limite du juridiquement admissible, estime Nikolai Kajdanov, expert de l’Institut du Proche-Orient :

« Il s’agit d’une violation des normes internationales existantes. Si une ombre de droit subsiste en Irak où le gouvernement central existe mais ne contrôle plus rien, nous avons en revanche en Syrie un pouvoir central fort en la personne de Bachar el-Assad, et porter des frappes contre son territoire ne peut naturellement s’interpréter que comme une violation de tous les accords internationaux. »

Mais il est fort possible qu’Obama vise Damas au-delà des combattants de l’EI. Selon plusieurs analystes, les Américains font une nouvelle tentative de démanteler le régime de Bachar el-Assad. Ils ont échoué la première fois parce que les initiatives russes ont prévenu l’aventure militaire américaine en Syrie. Washington profite actuellement d’une bonne occasion pour relancer son plan syrien. La situation est commentée par Vladimir Issaev, professeur de l’Institut d’Asie et d’Afrique de l’Université de Moscou :

« La politique proche-orientale des États-Unis est empreinte de folie. Si l’on regarde la situation en face, sans compter les Kurdes, c’est précisément l’armée syrienne qui résiste encore à l’EI. Armer l’opposition syrienne que les États-Unis considèrent comme modérée et porter des frappes contre l’armée syrienne régulière signifie renforcer les positions de l’EI. Les Américains feraient mieux unir leurs efforts avec Damas dans la lutte contre l’EI. Or, au lieu de cela, ils essaient de combattre le terrorisme en faisant dans le cadre de leur doctrine d’exportation de la démocratie table rase des régimes politiques qui luttent efficacement contre ce fléau. Cette façon de faire est, par définition, condamnée à l’échec. Ils devraient plutôt s’entendre avec l’Europe et la Russie, les acteurs dont la participation s’impose dans cette région. »

L’Amérique avait déjà envahi l’Irak au XXIe siècle sous le prétexte fallacieux d’armes extermination massive qu’aurait possédées Saddam Hussein. Elle préparait des révolutions colorées en Kirghizie, en Géorgie et en Ukraine, et la voilà qui se met maintenant à bombarder la Syrie sous un prétexte monté de toute pièce. Tout cela devient autant une tendance qui montre que les États-Unis se fichent depuis longtemps des normes du droit international et de l’ONU.

Plus encore, le sens du Prix Nobel de la paix est foulé aux pieds après la remise en 2009 de cette récompense à Obama et les opérations musclées montées par l’Occident aux quatre coins du monde qui ont suivi. /N

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