Pourtant, les nouvelles injections d’argent et d’armes dans l’opposition syrienne créent une menace y compris pour les pays voisins, estime Vladimir Evseev, directeur du département du Caucase de l’Institut des pays de la CEI :
« Je suis convaincu que l’armement et l’entraînement d’une des parties du conflit est un facteur destructif. D’un autre côté, qui peut être considéré aujourd’hui comme opposition modérée ? A mon avis, elle est soit inexistante, soit très minoritaire dans les rangs de l’Armée Syrienne Libre. Le fait est qu’une partie de l’ASL collabore avec l’EI ou a rejoint l’armée nationale syrienne.
Je tiens à rappeler que les armes livrées en leur temps à l’ASL se retrouvaient entièrement entre les mains des islamistes. L’ASL les vendait aux islamistes de l’EI ou ceux-ci en prenaient possession. Donc, il est fort à parier que ces armes seront utilisées à des fins terroristes dans d’autres pays. »
Voici ce qu’en pense l’analyste militaire Vadim Makarenko :
« Je crois que les livraisons d’armements modernes aux membres de l’opposition syrienne ne feront qu’aggraver la situation dans ce pays. Le renforcement d’une des parties signifie une nouvelle spirale de violences et de nouveaux sacrifices pour le peuple syrien. »
De plus, l’armement de l’opposition syrienne qui n’a pas d’objectifs politiques clairs n’a aucun sens en principe. En effet, l’opposition reste toujours divisée sur la structure étatique et territoriale de la Syrie et n’a formulé aucun programme constructif qui engagerait l’avenir du pays. /N