Japon-Russie : un litige séculaire

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La Russie, l’UE, le Japon et le Canada ont l’intention de prolonger le fonctionnement de l’ISS jusqu’en 2020. S’ils sont prêts à poursuivre la coopération dans l’espace, ils n’arrivent pas à trouver un terrain d’entente sur terre. Le dialogue se réduit actuellement aux sanctions qu’ils se renvoient mais ils ont aussi des divergences anciennes. Aussi, le Japon revendique depuis longtemps des territoires russes.

Les litiges russo-japonais sont vieux de plusieurs siècles. C’est encore au 18e siècle que les deux pays, chacun de son côté, ont commencé à mettre en valeur les Kouriles. Ils se sont rencontrés dans l’île d’Ouroup où les Russes s’étaient aménagés un camp militaire. Bien que toutes les îles Kouriles eussent appartenu au Japon, l’influence russe était assez forte dans le sud de l’archipel. Il fallait bien coexister et c’est à cet effet qu’a été signé le premier traité russo japonais qui portait principalement sur le commerce mais fixait également la frontière entre les îles d’Itouroup et d’Ouroup.

Quand la Russie a perdu la guerre russo-japonaise, elle a dû céder au Japon la partie sud de Sakhaline. C’était spécifié dans le traité de paix de Portsmouth qui annulait toutes les conventions précédentes. Les îles étaient de fait gouvernées par la Japon.

La situation a changé après la Seconde guerre mondiale. Les dirigeants de l’Union Soviétique, des États-Unis et de la Grande Bretagne avaient alors signé une convention qui prévoyait que les Kouriles devaient être transférées à l’URSS. Mais la délégation soviétique n’a pas signé ce document qu’elle considérait comme un accord séparé entre les gouvernements des États-Unis et du Japon. Écoutez le commentaire de Victor Pavliatenko, directeur de recherche à l’Institut d’études du Japon :

« L’URSS a refusé de signer le texte parce qu’elle était indignée de n’avoir pas été invitée à prendre part à la préparation du document. Elle exigeait également et en tout état de cause que la Chine participât à la conférence. Les Américains ont balayé les objections soviétiques portant sur le fait que le texte ne disait rien de l’éradication définitive de cette base du militarisme japonais et d’autres encore. »

Le texte ne disait rien non plus au profit de qui le Japon renonçait aux droits et revendications territoriales. Ce document prévoyait implicitement que les îles devenaient une sorte de no man’s land.

Mais le problème majeur réside dans le fait que les acteurs extérieurs et notamment les États-Unis, ont pris une part active à exacerbation des litiges. Et c’est précisément à cause de Washington que les relations soviéto-japonaises ne devaient jamais se normaliser.

Quant aux Japonais, ils n’ont finalement rien reçu en durcissant leurs revendications. Ce litige n’a plus aucune raison d’être de nos jours. Si, il y a 50 ans, on pouvait encore discuter de l’appartenance des îles, elles sont désormais et depuis longtemps peuplées et mises en valeur par les Russes.

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