Au Cameroun, les pro-Kamto renvoient «à une date ultérieure» leurs manifestations

© Sputnik . Anicet SimoDes enfants sous un arbre à Limani, Cameroun
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Initialement prévues le 13 avril, les manifestations publiques du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), parti de Maurice Kamto, ont été reportées. Dans un communiqué, le MRC, qui a attaqué la décision d’interdiction de ses manifestations, dit vouloir rester «fidèle à la démarche républicaine» en attendant l’issue de la procédure.

«Nous avons pris avec stupéfaction connaissance de la décision illégale du ministre de l'Administration territoriale [MINAT, ndlr] contenue dans son communiqué du 5 avril 2019 interdisant lesdites manifestations. Nous avons décidé d'attaquer cette décision du MINAT en justice. En attendant l'issue de cette procédure et fidèle à la démarche républicaine qui a toujours guidé nos actions, nous avons jugé judicieux de renvoyer à une date ultérieure les manifestations publiques du 13 avril», peut-on lire dans un communiqué signé le 11 avril 2019, par Mamadou Mota, premier vice-président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC).

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Quelques heures auparavant, Bibou Nissack, porte-parole de Maurice Kamto, annonçait déjà que le MRC avait procédé le mercredi 10 avril 2019 «au dépôt d'une requête en référé administratif aux fins de suspension d'une décision d'interdiction, par le MINAT (ministère de l'Administration territoriale), de manifestation publique auprès de Madame le Président du tribunal administratif du Littoral (Douala). Mardi 9 avril dernier, une requête aux fins d'annulation d'une décision d'interdiction de manifestation publique du même MINAT avait déjà été introduite auprès du président du tribunal de grande instance du Mfoundi (Yaoundé).»

Ces deux requêtes font suite à l'introduction par le MRC d'un recours gracieux auprès dudit ministère, en date du 9 avril 2019, aux fins d'annulation d'une décision d'interdiction de manifestation publique.

«Le MRC entend ainsi démontrer que l'interdiction de manifester prise par le MINAT en date du 5 avril 2019 a été actionnée, une fois de plus, en violation flagrante et grossière de la loi, du fait de l'incompétence légale de l'auteur de cette décision, du vice de forme, du défaut et de l'inexactitude des motifs invoqués, du détournement de pouvoir et de la violation des engagements internationaux du Cameroun», ajoute Bibou Nissack.

Pour rappel, le gouvernement camerounais a annoncé le 5 avril, par une décision de son ministre de l'Administration territoriale, l'interdiction de manifestations prévues par le MRC de Maurice Kamto. Le ministre accuse le MRC d'être dans une «logique de provocation et de planification de l'insurrection au Cameroun».

«Les instigateurs et les contrevenants, quels qu'ils soient, se heurteront à la rigueur de la loi», menaçait alors le MINAT.

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Réagissant cette semaine à l'interdiction par le gouvernement des manifestations du MRC, Lewis Mudge, directeur Afrique centrale de Human Right Watch pense que cette décision est

«Un véritable pas en arrière pour le Cameroun et devrait être levée sur-le-champ. Au lieu d'interdire la dissidence et d'emprisonner les opposants, le gouvernement devrait respecter les principes démocratiques et autoriser les manifestations pacifiques.»

Début avril, le MRC avait annoncé qu'il entendait organiser des manifestations publiques pour exiger la libération immédiate de son président, Maurice Kamto, et de ses coaccusés, incarcérés depuis plus de deux mois.

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La formation politique entendait également dénoncer «la modification sélective du code électoral» et la mauvaise gestion des fonds dédiés à la construction des stades de la Coupe d'Afrique des nations 2019 que le Cameroun devait accueillir, avant qu'elle ne soit finalement attribuée à l'Égypte.

Mardi 9 avril, la cour d'appel de la région du Centre a sans surprise rejeté la demande de libération provisoire de Maurice Kamto et de ses alliés politiques. La décision a été rendue en l'absence des accusés, qui ont refusé de prendre part à ce qu'ils considèrent comme «une parodie de justice». Les accusés ont préféré rester dans leur cellule à la prison principale de Kondengui à Yaoundé.

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