Le maire de la capitale du Tchad souligne les urgences auxquelles la ville fait face après la crise - exclusif

© Djibrine Nouh AlwaliSaleh Abdelaziz Damane, maire de N'Djamena, capitale tchadienne
Saleh Abdelaziz Damane, maire de N'Djamena, capitale tchadienne  - Sputnik Afrique
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Dans un entretien exclusif accordé à Sputnik, Saleh Abdel-Aziz Damane, maire de N’Djamena, parle des urgences auxquelles la ville fait face, hors pandémie, du retour à la vie normale et des protections périmées qui font l’objet de plaintes de la part des commerçants.

La capitale tchadienne vit depuis la semaine dernière un retour à l’activité commerciale étape par étape et se reconcentre enfin sur les urgences autres que le Covid-19. Saleh Abdel-Aziz Damane, maire de N’Djamena depuis 2018, décrit, dans une interview exclusive à Sputnik, la situation actuelle comme «un grand soulagement» pour la ville et ses habitants après deux mois d’arrêt forcé à cause de la pandémie, mais le changement dans les habitudes, dû au port de protections, instaure une certaine méfiance.

«Les gens ont tous des masques, il n’y a pas de salutation, chose qui était impossible il y a deux mois car saluer en se serrant la main chez nous est une tradition de longue date. Donc la vie active revient peu à peu. Il faut noter que la vie ne sera plus comme avant, chacun se méfie de l’autre mais on est appelé à vivre avec, c’est tout […] des personnes d’une même famille, d’une même institution se méfient les unes des autre car on ne connaît pas qui est contaminé et qui ne l’est pas.»

La vraie urgence

À ce jour, le Tchad compte 565 cas confirmés de Covid-19, selon le ministère de la Santé publique. Depuis plus de deux mois, toute l’attention de la gouvernance  a été tournée vers ce problème, mais la vie et ses urgences ont de nouveau fait irruption dans la capitale tchadienne, constate Saleh Abdel-Aziz Damane.

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«Comme nous nous approchons de la saison pluvieuse, l’urgence pour nous hormis la pandémie, est de nous préparer à faire face à l’inondation dans certains quartiers de la ville. Effectivement les travaux de curage de caniveaux ont débuté la semaine dernière et ils se poursuivent. Pour le moment c’est ça l’urgence absolue pour nous.»

Les gants ou les masques périmés?

Avec la réouverture des marchés, les commerçants ont été confrontés à une nouvelle réglementation du travail qui comprend le port obligatoire de masques et de gants. Un délégué des commerçants s’est prononcé à Sputnik sur le problème des «gants périmés» qui seraient en vente sur tous les marchés de N’Djamena. Mais le maire de la capitale nie cette information et suppose qu’il s’agirait probablement de masques.

«С’est la cellule de veille qui a mis à la disposition de la population des masques à un prix subventionné. Il faut noter que la plupart des masques mis en vente sont confectionnés sur place. D’ailleurs, nous avons un service qui vérifie la péremption des produits dans les marchés, si ce que vous avez dit est vrai je crois qu’il allait les retirer immédiatement de la vente. Donc parler des masques périmés qui sont en vente sur les marchés est pour moi un faux témoignage.»

Soutien aux journaliers

La pause dans l’activité économique à tous les niveaux a donné une nouvelle réalité au Tchad. Dans le groupe de risque s’est retrouvé une grande partie de la population dont le revenu est journalier et informel. Pendant deux mois, ces personnes ont été privées de la possibilité de gagner leur vie. Saleh Abdel-Aziz Damane confirme qu’un soutien de la part de la ville existe.

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«Oui, il y a un système de soutien. Je vous informe que cette question est la préoccupation actuelle du gouvernement de notre pays. Des mesures salutaires comme la distribution des vivres aux personnes démunies, la gratuité de l’eau et de l’électricité ont été annoncées par le Président de la République lors de son discours à la Nation et elles sont entrées en vigueur le lendemain même de cette annonce. D’autres mesures plus salutaires sont en train d’être étudiées à cet effet.»

Avec la reprise commerciale, la vie active revient à N’Djamena et dans les autres villes tchadiennes. Ainsi, le Président Idriss Déby Itho a annoncé hier la reprise des cours pour les classes préparant des examens, pour le 25 juin.

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