«Nous ne voulons pas de relations entre colonisateur et colonisé», lance un député tunisien à la Banque mondiale

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La Tunisie veut rétablir des relations avec la Banque mondiale dans le cadre du respect de sa souveraineté et d’un partenariat gagnant-gagnant, a déclaré le président de la commission des finances au Parlement. Celui-ci a également pointé certains de ses collègues qui voudraient liquider les entreprises publiques via cette institution, selon Webdo.

Lundi 14 décembre, le président de la commission des finances à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) tunisienne, Haykel Mekki, a déclaré que des députés demandaient à la Banque mondiale de forcer la Tunisie à privatiser ses entreprises publiques. Il s’est exprimé lors d’une réunion avec le responsable des opérations pour la Tunisie au sein de cette institution internationale, Tony Verheigen, a rapporté le site d’information Webdo.

«Certains députés incitent et appellent la Banque mondiale à poursuivre la mise en œuvre de ses politiques à travers la vente et la privatisation de certaines institutions publiques et par conséquent l’affaiblissement de l’État tunisien», a affirmé M.Mekki.

La Tunisie refuse une relation de «colonisateur et colonisé»

Afin d’apporter son soutien financier à la Tunisie qui se trouve dans une situation difficile à cause de l’impact de l’épidémie de Covid-19, M.Verheigen a appelé le gouvernement tunisien à accélérer la mise en œuvre des réformes convenues dans le cadre de l’accord conclu entre les deux parties en 2018.

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À ce titre, Haykel Mekki a rappelé la nature des relations de son pays avec la Banque mondiale avant son indépendance. Il a souligné que «nous avions toujours contracté des prêts pour construire nos écoles, nos usines, nos hôpitaux, notre infrastructure et l’État tunisien et nous nous sommes toujours montrés responsables», rapporte le média électronique Tuniscope.

Dans le même sens, le chef de la commission des finances a souhaité le rétablissement de relations fondées sur le respect mutuel des intérêts de chacune des parties. «Nous ne voulons pas de relations entre colonisateur et colonisé, mais nous voulons plutôt préserver notre partenariat traditionnel basé sur une relation d’amitié gagnant-gagnant», a-t-il plaidé, selon le site d’information Web Manager Center.

La Tunisie pourrait se tourner vers les BRICS

Tout en appelant le responsable de la Banque mondiale à travailler avec le gouvernement tunisien pour la restauration d’une «relation de confiance», M.Mekki a néanmoins relevé qu’«il y a de nouvelles institutions qui n’ont aucun background colonialiste comme les BRICS et autres qui proposent d’établir des relations avec la Tunisie».

Lors de la réunion à l’ARP, Tony Verheigen a notamment mis l’accent sur la nécessité d’accélérer les réformes dans le secteur financier, la numérisation des services, le renforcement du Partenariat Public/Privé (PPP) et la réforme des entreprises publiques.

Il a également rappelé que les 945 millions de dollars alloués par la Banque mondiale à la Tunisie n’ont pas encore été retirés. Ainsi, il a proposé au gouvernement tunisien de procéder à leur décaissement afin de renforcer l’investissement dans le pays.

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