«Brisez-leur le crâne!»: Donald Trump aurait voulu réprimer violemment les manifestations de Black Lives Matter

© AFP 2023 DAVID RYDERUne manifestation BLM
Une manifestation BLM  - Sputnik Afrique, 1920, 25.06.2021
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«C'est comme ça que vous êtes censés traiter ces gens», aurait vitupéré Donald Trump en montrant à son équipe une vidéo d’accrochage entre des manifestants de Black Lives Matter et la police au plus fort des émeutes en 2020. «Brisez-leur le crâne», aurait lancé le Président, relate CNN reprenant les propos du chef d’état-major américain.

Au début des protestations qui ont éclaté aux États-Unis en réaction à la mort de George Floyd, asphyxié par un policier lors d’une interpellation musclée, le chef d’état-major des armées américaines a rejeté à maintes reprises la proposition de Donald Trump de déployer l’armée pour mettre fin aux émeutes.

Les rassemblements ont été émaillés de violences urbaines et de tensions entre manifestants et forces de l’ordre. Afin de faire face aux actes de pillage, un couvre-feu avait été décrété dans plusieurs villes à l’époque.

Ces manifestations avaient été qualifiées par le chef de l’État d’«actes de terreur intérieure», promettant de restaurer l’ordre. Notant que les autorités régionales et locales n’étaient pas en mesure de protéger les civils contre les délinquants qui avaient provoqué des troubles dans le pays, il avait menacé de faire intervenir des forces militaires en cas d’absence de réaction de la part des autorités locales pour contrer les émeutes.

Un exemple à suivre

Selon l’ouvrage rédigé par le journaliste du Wall Street Journal Michael Bender, dont CNN a publié des extraits, le Président a montré à son administration un extrait d’affrontement corporel entre des manifestants et les forces de l’ordre à l’époque où les manifestations à Seattle et à Portland avaient commencé à faire l’objet d’une large couverture par les médias.

«C'est comme ça que vous êtes censés traiter ces gens», a déclaré Trump à ses plus hauts responsables, selon le témoignage de Mark Milley, chef d’état-major américain, recueilli par le journaliste dans son livre intitulé Honnêtement, nous avons gagné cette élection. «Brisez-leur le crâne!», aurait martelé le Président.

Devant son équipe, il a également exprimé son souhait que l’armée entre et «casse la gueule» des manifestants, poursuit Bender.

«Il suffit de leur tirer dessus», aurait noté Trump à plusieurs reprises. Après que Mark Milley et le procureur général de l'époque, William Barr, sont intervenus pour le calmer, il leur a proposé de «tirer dans la jambe ou peut-être dans le pied» et d’«être durs avec eux [les manifestants]».

Une opposition

Selon les extraits de l’ouvrage, Mark Milley était souvent le seul à s’opposer à ce genre de propositions lors de discussions «enflammées» dans le bureau ovale de la Maison-Blanche.
Lors d’une réunion, le conseiller principal de Donald Trump, Stephen Miller, avait comparé les protestataires de Black Lives Matter à des émeutiers d'un pays du tiers-monde, les grandes villes américaines s'étant transformées en zones de guerre, selon lui. Cette remarque a fait réagir le général Milley qui aurait rétorqué: «Tais-toi, putain, Stephen!».

En compagnie de Mark Esper, ministre de la Défense à l’époque, il était aussi préoccupé par la nécessité de dissuader Donald Trump de l’idée de déployer l’armée. Le général a argué que bien qu’il y ait eu assez de réserves dans la Garde nationale pour soutenir les forces de l'ordre répondant aux manifestations, l’intervention militaire transférerait la responsabilité des autorités locales sur la gestion des protestations directement au Président, rapporte CNN.

Contacté par la chaîne de télévision au sujet de ces témoignages, Donald Trump n’a pas réagi pour l’instant. Un porte-parole de Milley a refusé également de commenter.

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