La semaine dernière, certains Américains auraient pu se croire projetés en 2015, lorsque Donald Trump s’était présenté devant une foule de supporters près de la ville de Cleveland, dans le traditionnel État pivot de l’Ohio.
Olivier Piton, avocat en droit public, président de la Commission des lois à l’Assemblée des Français de l’étranger et auteur de La Nouvelle révolution américaine et Les Transgressifs au pouvoir – Emmanuel Macron et Donald Trump (Éd. Plon), analyse les raisons du come-back politique de Donald Trump:
«Donald Trump a une double stratégie. La première, c’est d’être l’incontournable commandant en chef de la campagne parlementaire de mi-mandat pour les Républicains. Et deuxièmement, il va choisir ses cibles. Certains candidats qu’il va aider sont des proches qui le soutiennent. Et au contraire, il fera entendre sa petite musique de réprobation pour un certain nombre de candidats qui ne l’avaient pas soutenu et qu’il estime être des ennemis à sa cause.»
Y a-t-il aujourd’hui quelqu’un au sein du Parti républicain qui pourrait être le digne héritier du trumpisme sans être Trump lui-même ?
«Non, Trump occupe tout le terrain et les plus trumpistes parmi les trumpistes ne jurent que par lui. Aucun autre ne prétend récupérer sa succession, ce n’est pas à l’ordre du jour. De l’autre côté, il y a toujours les grandes familles patriciennes du Parti républicain comme les Bush qui mènent la fronde contre lui», explique Olivier Piton.
Donald Trump va devoir affronter des problématiques judiciaires. Quelles sont ses chances face à ces enquêtes en cours?
«Les juges, les démocrates, l’establishment ne le lâcheront pas. Ils tenteront de remporter la victoire sur tapis vert, si possible en le rendant inéligible, voire en le condamnant à de la prison ferme. On fait souvent le parallèle avec Al Capone qui était tombé pour des raisons fiscales. Plus il montrera une appétence à vouloir revenir, plus les affaires sortiront.»