Volée par trois femmes noires, une exilée nord-coréenne taxée de racisme pour avoir tenté d'appeler la police

© Photo Pixabay / quentongUne voiture de police à Chicago
Une voiture de police à Chicago - Sputnik Afrique, 1920, 08.08.2021
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Dépouillée lors d’une vague de pillages à Chicago, une exilée nord-coréenne s’est vue reprocher son racisme sous prétexte que ses agresseurs étaient noirs.
La ville de Chicago, déjà critiquée pour être le théâtre de dérives antiracistes, a vu sa réputation encore ternie par un récent fait divers. Yeonmi Park, exilée nord-coréenne, a en effet déclaré avoir été abusivement taxée de racisme suite à un vol.
Dans un podcast de l’animateur Joe Rogan, l’intéressée explique que son portefeuille lui a été dérobé près d’un grand magasin lors des émeutes et pillages ayant agité la ville l’été dernier. La victime a tenté de rattraper l’un de ces trois agresseurs, une femme noire, et a alors été prise à partie par un groupe d’une vingtaine d’individus. Ces deniers l’ont empêché d’appeler la police et l’ont traité de raciste.
«Ils m’ont dit que la couleur de la peau ne faisait pas d'eux des voleurs, que traiter une personne noire de voleur était raciste. J'ai essayé d'appeler la police mais ils m'en ont empêché. À ce moment-là j’ai pensé: “Ce pays s’est perdu”», raconte Yeonmi Park au micro de Joe Rogan.
La réfugiée nord-coréenne a précisé que les personnes lui ayant tenu ce discours étaient en majorité blanches. Effarée par cette attitude, elle précise que même en Corée du Nord les passants se seraient d’abord enquis de l’état de la victime; ils n’auraient pas crié au racisme de la sorte. Yeonmi Park insiste: elle ne fait elle-même pas de lien entre couleur de peau et vol.

Ravages de la culture «woke»

La police de Chicago a finalement pu arrêter l’une des voleuses après qu’une course en taxi a été payée avec une carte de crédit volée. L’interpellée était connue des services de police. Elle a choisi de plaider coupable, rapporte CWB Chicago.
Yeonmi Park, qui a pu fuir la Corée du Nord à 13 ans pour s’installer aux États-Unis, souligne que cet incident est symptomatique des dérives de l’esprit «woke». Cette mouvance antiraciste, née dans les campus américains, milite pour la défense des minorités, exerçant parfois des pressions sur les institutions pour faire table rase d’un passé jugé oppressif.
Début juillet, des étudiants avaient réclamé que l’université Ryerson de Toronto soit débaptisée. Ils reprochaient au ministre Egerton Ryerson d’avoir été le concepteur des pensionnats indiens, destinés à assimiler les Autochtones à la culture européenne. L’été dernier, la vague de déboulonnages des statues a aussi été vue par certains comme une émanation de cet esprit «woke».
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que Yeonmi Park s’attaque au sujet. En juin, elle avait déjà critiqué ce dévoiement de l’antiracisme en parlant de l’université de Colombia où elle a étudié. Sur Fow News, l’exilée nord-coréenne avait alors dénoncé un enseignement biaisé, mélange d’autocensure et de politiquement correct, promouvant notamment la haine de «l’homme blanc».
«J’ai littéralement traversé le désert de Gobi pour être libre et j’ai réalisé que je ne suis pas libre, que l’Amérique n’est pas libre», note-t-elle ce jour-là auprès de la chaîne américaine.
À Chicago, la maire de la ville a également fait polémique mi-mai en ne sélectionnant que des journalistes issus de minorités pour l'interviewer en tête-à-tête lors de l’anniversaire de sa prise de fonctions.
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