Des milliers de livres brûlés au Canada: la «gardienne du savoir» autochtone démissionne

Ottawa, image d'illustration - Sputnik Afrique, 1920, 09.09.2021
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Suzy Kies, impliquée dans le scandale des livres brûlés, a quitté son poste au sein du Parti libéral du Canada, selon le Journal de Montréal. L’initiative censée servir «un geste de réconciliation avec les Premières Nations» est d’ailleurs critiquée par de réels représentants de ces dernières.
Une coprésidente de la Commission des peuples autochtones du Parti libéral du Canada (PLC), Suzy Kies, a démissionné de son poste, a fait savoir le 8 septembre le Journal de Montréal.
La démission a fait suite à des accusations voulant que Mme Kies s’était faussement identifiée aux Premières Nations et ne possédait en réalité aucun statut autochtone reconnu, relate le média.
Le Journal indique en même temps que la femme politique a insisté sur le fait qu’elle serait «d’ascendance abénakise».

Brûler pour avancer la réconciliation

Cet événement, au sein du parti du Premier ministre Justin Trudeau, est une conséquence de l’affaire des livres brûlés qui reste dans le viseur de la presse et de la société canadiennes depuis quelques jours.
Il s’agit d’une cérémonie de «purification par la flamme» qui a été organisée en 2019 par le Conseil scolaire catholique Providence (CSCP), qui regroupe 30 établissements scolaires francophones en Ontario.
Le concept du «projet» était de détruire des ouvrages, dont Astérix et Tintin, contenant, selon le CSCP, une «représentation fautive des autochtones dans les dessins» et un «langage non acceptable» pour produire des engrais et planter des arbres comme symbole de «réconciliation avec les Premières Nations».
Juste avant sa démission, Suzy Kies a été l’une des rares personnalités publiques à justifier ce projet en s'autoproclamant «gardienne du savoir» autochtone.

Les Premières Nations indignées

L’histoire entière et le cas de Mme Kies ont suscité une forte indignation des représentants des peuples autochtones du Canada, poursuit le média.
Les reproches concernent le PLC et personnellement son chef Justin Trudeau qui ne s’est pas assuré de vérifier les origines de l’ancienne coprésidente de la Commission des peuples autochtones.
«C’est de la fausse représentation, ce n’est pas acceptable. C’est même gênant. [...] J’aurais aimé ça, que du côté du Parti libéral du Canada, il y ait une recherche plus élaborée», a lancé un ex-grand chef de Wendake au Québec, Konrad Sioui, au micro du Journal de Montréal.
Le fait est «carrément impardonnable» pour les libéraux de Justin Trudeau et qui témoigne de la problématique de l’auto-identification pour les Autochtones, selon un homme d’affaires huron-wendat Daniel Picard et une avocate et membre de la nation Abitibiwinni, Wina T. Sioui.
Ces représentants des Premières Nations dénoncent en même temps le geste de brûler des livres, l’initiative allant davantage dans le sens de la provocation que celui de la réconciliation.
«Les Premières Nations ne sont pas des peuples provocateurs et destructeurs», a déploré Wina T. Sioui au média.
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