Les concepteurs du Spoutnik V «étonnés» par le silence des médias sur les décès après injection du Pfizer

Citant une étude de l'Institut Tony Blair, les concepteurs du Spoutnik V évoquent un taux de mortalité plus élevé au Royaume-Uni après l’injection du produit de Pfizer que celui d’AstraZeneca, au cœur d’une tempête médiatique. Le risque de décès associé aux deux vaccins demeure pourtant infime.
Sputnik

Les concepteurs du Spoutnik V pointent le silence des médias autour des décès au Royaume-Uni survenus après l’administration du vaccin anti-Covid de Pfizer. 40 morts pour 15,4 millions de doses ont été recensés au 5 avril par un rapport rédigé par l'Institut Tony Blair pour le changement mondial. Ce taux de mortalité, bien qu’infime, a attiré l’attention du fabricant du vaccin russe, qui l’a comparé à celui d’AstraZeneca, dont le produit est au cœur d’une tempête médiatique en raison du risque de thromboses.

​«Les médias rendent compte quotidiennement de problèmes de formation de caillots de sang suite à l’injection du vaccin d’AstraZeneca. Mais ils sont étonnamment silencieux sur le taux de mortalité après vaccination avec le Pfizer qui, d'après les données de vaccination du Royaume-Uni, est presque deux fois supérieur à celui de l'AstraZeneca. Pourquoi?», écrivent-ils le 21 avril sur le compte Twitter du vaccin.

À titre de comparaison, l'institut cite les 22 décès survenus suite à l’injection de 21,6 millions de doses de l'AstraZeneca.

Selon le document, la proportion est de 0,10 mort pour 100.000 injections du vaccin d’AstraZeneca et 0,26 mort pour 100.000 du vaccin de Pfizer.

Ainsi, le compte-rendu demande aux autorités britanniques de publier davantage de données sur ce risque très faible de complications dues aux vaccins, craignant que certains pays ne renoncent à l’utilisation du vaccin d’AstraZeneca qui a provoqué une psychose générale.

Le scepticisme de plusieurs pays

Une inquiétude suscitée par le «lien» existant entre l’administration du médicament suédo-britannique et les cas de thrombose (caillots sanguins) très rares observés suite à son inoculation et que l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a confirmé le 26 mars.

Au mois de mars, plusieurs États européens ont suspendu l’utilisation du vaccin élaboré par AstraZeneca avant de reprendre son utilisation après l’avis positif émis par l'Agence européenne des médicaments (EMA) qui l’a jugé «sûr et efficace», préconisant son administration aux personnes âgées.

La France a réservé le vaccin aux personnes de 55 ans et plus, l'Italie; l'Allemagne et les Pays-Bas aux plus de 60 ans. Le 14 avril, les autorités sanitaires danoises ont définitivement refusé d’utiliser ce vaccin à cause de ses effets secondaires «graves», bien que «rares».

Un lien entre les complications et le Pfizer?

Quant au vaccin de Pfizer-BioNTech, il est pour le moment épargné. La société pharmaceutique Pfizer a indiqué le 14 avril ne pas avoir trouvé de preuve d’un risque de complications thrombotiques dans son produit.

Pourtant, dans son point de surveillance des vaccins du 2 avril, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a fait part de 89 cas de thrombose depuis le début de la vaccination sur plus de 7,2 millions injections du médicament en France, des cas qui n’ont pas été largement médiatisés en France tout comme dans d’autres pays, ou réfutés par le laboratoire.

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