L'hôpital de Montélimar entre en grève contre le vaccin imposé aux soignants

Pour protester contre l’obligation vaccinale des soignants, le personnel de l’hôpital de Montélimar a entamé une grève illimitée. Il demande un débat public, a expliqué à Sputnik une représentante de la CGT, à l’origine de l’action.
Sputnik

Au bout d’une nuit blanche et de débats houleux, l’Assemblée nationale a voté le projet de loi portant sur la généralisation du pass sanitaire et l’obligation vaccinale pour les soignants. L'ensemble des professionnels qui sont en contact avec des personnes fragiles devront réaliser un schéma vaccinal complet à compter du 15 septembre. Sinon ils pourraient ne plus être rémunérés et risquent d’être licenciés. Cette imposition suscite l’incompréhension, voire la colère des soignants. Plusieurs d’entre eux ont témoigné de leur volonté de démissionner.

Droit de faire la grève

Certains ont choisi de manifester pour faire reculer l’exécutif. Le 22 juillet, le personnel de l’hôpital de Montélimar dans la Drôme a entamé une «grève illimitée» pour dénoncer «la vaccination forcée», d’après le syndicat CGT-GHPP qui est derrière cette action.

La mobilisation générale dans cet établissement qui comprend environ 200 membres du personnel médical et 1.500 soignants est attendue ce vendredi à partir de 12h.

«On est contre l’obligation vaccinale et le chantage fait à la vaccination […]. On n’a pas le choix entre des tests ou de la vaccination: la vaccination est obligatoire. Non, on n’est pas d’accord. On veut avoir le choix comme le reste du monde et on ne veut pas de vaccination obligatoire», confie à Sputnik Elsa Ruillère, représentante locale de la CGT qui prône un «choix libre, consenti et éclairé».

L’organisation syndicale précise ne pas être contre les vaccins, mais dénonce l’obligation de s’en faire injecter. Plusieurs soignants ont fait le choix «d’attendre pour avoir le recul nécessaire sur ce produit inoculé», certains ont choisi de patienter jusqu'à l’arrivée du vaccin de Sanofi promis pour décembre.

​Ne pas prendre la situation «à la légère»

Au 22 juillet, près de 22.000 cas ont été recensés en France en 24 heures, selon Santé publique France, au plus haut depuis le 5 mai. «On est tous au courant de tout ce qui se passe avec le variant, avec ce qui se passe dans la Drôme. On est bien au courant de l’évolution du virus. On ne le prend pas à la légère», martèle Elsa Ruillère.

«Oui, on est devenu rouge, mais en fait c’est au nombre des tests positifs. Au niveau des hospitalisations on est pour l’instant correct, on n’a pas eu besoin de rouvrir des lits, on a beaucoup moins d’hospitalisés qu’auparavant et on a moins de personnes à la réanimation», avance-t-elle.

Demande d'un débat public

Bien que le texte ait été voté par l’Assemblée nationale et passe désormais au Sénat en vue de son adoption avant la fin du week-end, la CGT se déclare prête à «continuer à lutter» contre cette «mesure discriminante» pour faire finalement reculer le gouvernement, étant donné que toutes les étapes de la mise en œuvre de la loi ne se sont pas achevées.

Au centre de la revendication syndicale se trouve la demande d'un débat public:

«La Haute autorité de Santé avec ses préconisations du 15 juillet en rapport avec les annonces du 12 juillet sur la loi avait demandé un débat public. On n’a toujours pas eu notre débat public».

Effectivement, dans son avis rendu le 15 juillet et publié le 16 juillet, la Haute autorité de Santé (HAS) parle de l’ouverture d’un «large débat», mais concernant l’élargissement de l’obligation vaccinale à «une population plus large que celle concernée par le présent projet de loi». Pour l’obligation vaccinale des soignants, la HAS la qualifie de «justifiée».

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