La loi sur le génocide arménien dans les mains des sénateurs

La loi sur le génocide arménien dans les mains des sénateurs
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Aujourd'hui à Paris les sénateurs doivent examiner la proposition de loi visant à réprimer la contestation de l’existence des génocides.

Aujourd'hui à Paris les sénateurs doivent examiner la proposition de loi visant à réprimer la contestation de l’existence des génocides. Notamment il s’agit du génocide arménien de 1915 que la Turquie a toujours farouchement nié. Cette proposition qui prévoit une punition d'un an d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende, a été déjà approuvée par les députés en décembre, mais rejetée la semaine dernière par la commission des lois du Sénat. Néanmoins cette décision, selon laquelle ce texte «contraire à la Constitution», porte un caractère de recommandation et les sénateurs qui semblent plutôt se dresser en sa faveur ont le droit de ne pas le prendre en compte. De plus le Président Nicolas Sarkozy défend activement  cette loi sans faire très attention à l’égard de la position turque – ce qui a déjà provoqué une grave crise entre Ankara et Paris.

Tout de suite après le vote à l’Assemblé nationale le 22 décembre la Turquie a riposté avec toute sa force et  toute son exigence. Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé des sanctions dans le domaine commercial et économique et a également rappelé l’ambassadeur de Paris pour des consultations dans la capitale turque. Ankara menace aussi qu’elle pourrait réduire le niveau de sa représentation diplomatique en France et exige le départ de l’ambassadeur français en Turquie. Durcissant le ton monsieur Erdogan a accusé la France du génocide en Algérie.  Parmi les représailles possibles on a entendu parler du changement des noms de rues portant des noms français dans toutes les villes  du pays. «J'invite les sénateurs français à procéder à une profonde réflexion, s'ils votent leur décision n'aura aucune validité», a prévenu vendredi le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu. Nicolas Sarkozy, de son côte, a tenté de calmer un peu le feu en écrivant une lettre au nom du première ministre turc. Le chef d’Etat lui a demandé de «faire prévaloir la raison» et «le dialogue» face à cette proposition de loi.

Pourtant des milliers de turcs demeurant en France pensent autrement. Hier seulement à Paris environ 15000 personnes, selon la préfecture de police et deux fois plus selon les organisateurs, ont participé à la manifestation contre cette loi. Les manifestants brandissaient des pancartes disant «l'histoire ne doit pas servir la politique» et «le débat historique n'est pas le débat politique».  Une mobilisation turque encore plus forte est prévue aujourd’hui.  Le camp des arméniens quant à lui se prépare également à l’offensive et au soutien, il a appelé tous les françaises d’origine arménienne à sortir face au Sénat.

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