A la fête comme à la fête

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Chacun est libre de manifester sur un sujet qui lui plaît, d’autant plus dans un pays libre. N’est-ce pas ? C’est pourquoi lorsqu’aujourd’hui Nicolas Sarkozy veut célébrer le « vrai travail » le 1er mai, qu’il le fasse.

Chacun est libre de manifester sur un sujet qui lui plaît, d’autant plus dans un pays libre. N’est-ce pas ? C’est pourquoi lorsqu’aujourd’hui Nicolas Sarkozy veut célébrer le « vrai travail » le 1er mai, qu’il le fasse. Pourquoi réserver ce droit aux syndicats seuls, mécontents de la tentative des hommes politiques, comme ils disent, « de s’autoproclamer uniques représentants des travailleurs ». Mais les syndicats se sont aussi autoproclamés un jour dans cette fonction. Et alors ? « Le 1er mai, nous allons organiser la fête du travail, mais la fête du vrai travail, de ceux qui travaillent dur », déclare Nicolas Sarkozy. Il veut ainsi dénoncer l’assistanat dans la politique française de l’emploi. C’est son droit de le dire. François Hollande lui répond ironiquement qu'il ne veut pas « une fête des uns contre les autres ». C’est son droit aussi de réagir. Tout le monde applaudit. Pourtant fêter ensemble ou séparément n’est pas un vrai problème.  Le vrai problème est de pouvoir apporter une solution à la politique de l’emploi. Et là, les observateurs qui ont scruté les programmes des deux candidats constatent qu’ils ne se différencient pas énormément, rien de bien nouveau, ni d’efficace : un nécessaire équilibre entre les droits et le devoir pour Sarkozy, la sécurisation des parcours pour son rival… Alors que les vraies mesures nécessaires ne sont même pas annoncées car elles sont douloureuses. Et Dieu sait si quelqu’un osera s’attaquer aux structures administratives, trop rigides, aux habitudes, aux systèmes de formation, aux acquis jugés éternels.

Il n’est pas normal qu'il y ait un assistanat généralisé mieux rémunéré que le travail, estime le président sortant, et c’est vrai. En même temps, la personne qui veut travailler ne peut souvent pas le faire pour cause des interdits administratifs. Un exemple tout simple. Vous voulez donner des cours comme vacataire dans un établissement public. Et il y a de l’offre, mais vous ne pouvez pas le faire si vous n’avez pas d’emploi principal, c’est à dire d’une activité salariée d'au moins 900 heures par an ou d’une activité non salariée à la condition que l'intéressé puisse justifier avoir retiré de l'exercice de sa profession, des moyens d'existence réguliers depuis au moins trois ans. Mais si on a du travail, on n’en cherche pas et pourquoi l’intéressé ne peut-il pas résoudre lui-même les problèmes des charges et des taxes ? Pourquoi au lieu de travailler il doit toucher une allocation ? Pourquoi on décide pour lui ? Décider pour les autres et dire « non » est quelque chose d’assez courant dans le système administratif français. Un peu comme contester le droit de quelqu’un de célébrer une fête commune.

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