Un ouvrage sur Kadhafi et la Jamahiriya est paru en Russie

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Vous êtes à l’écoute de La Voix de la Russie ! Vous écoutez notre émission hebdomadaire « Maghreb : Panorama de la Semaine ». Aujourd’hui notre commentateur Alexeï Grigoriev vous parle d’un ouvrage consacré à Mouammar Kadhafi et à la Jamahiriya arabe libyenne qui vient de paraître en Russie. A la fin de l’émission nous vous proposons un survol des principaux événements de la semaine au Maghreb. 

« La Chute de Mouammar Kadhafi. Journal Libyen. 2011-2012 » : voici le titre du premier ouvrage paru en Russie qui est consacré à l’étude à chaud des événements tragiques en Libye en 2011. Son auteur, Anatoly Egorine, est quelqu’un d’exceptionnel. Membre de l’Académie internationale de l’informatisation, académicien de l’Académie des sciences naturelles de Russie, professeur, docteur en histoire, responsable du Centre d’études « Dialogue russo-arabe » de l’Institut des études orientales de l’Académie des sciences de Russie, ancien conseiller de l’ambassade soviétique en Libye, consultant de la Douma d’Etat (chambre basse du parlement russe) pour le Proche-Orient, Anatoly Egorine est peut-être le plus grand spécialiste de la Libye en Russie et à l’étranger. Il sait tout ou presque de ce pays en y consacrant la majeure partie de ses quelques 500 études et dix monographies sur 30 qu’il a écrit et la majorité des 30 films documentaires sur le Proche-Orient dont il est le scénariste. « Je voulais que la parution de mon livre « La Chute de Kadhafi » coïncide avec l’anniversaire de la mort du leader de la révolution libyenne tué le 20 octobre dernier. Hélas, j’ai été en retard mais seulement de deux semaines », a dit Anatoly Egorine en présentant son ouvrage à ses collègues, diplomates russes qui ont travaillé en Libye, ainsi qu’aux chercheurs spécialisés en études arabes. « Pour moi le plus important dans ce livre, écrit notre commentateur Alexeï Grigoriev, c’est que ce livre constitue un avertissement pour tous les dirigeants politiques des pays arabes, qu’il parle de la perfidie de l’OTAN qui s’est abattue sur la Jamahiriya dans le seul but, semble-t-il, de renverser le régime de Kadhafi qui avait osé de s’opposer à l’Occident ». Ce livre est aussi un avertissement pour la communauté internationale sur le risque de voir se reproduire le scénario libyen de l’élimination par la force des dirigeants qui, pour une raison ou une autre, sont devenus embarrassants pour ce même Occident et certains pays arabes.

« J’ai essayé d’écrire le journal libyen tous les jours en y incluant tout ce qui apparaissait sur Internet, tout ce que diffusaient les agences occidentaux, dit Anatoly Egorine. Je ne tape jamais du poing sur la table, je ne casse pas de chaises, je ne gronde personne même s’il fallait le faire lorsque, comme dit le journal, l’Occident violaient quotidiennement absolument toutes les normes de droit international écrites et non-écrites ainsi que le code éthique des opérations de combat. Il y a eu une lutte acharnée dans les médias et, fort malheureusement, dans cette lutte la Russie cédait souvent n’étant pas capable de riposter tout de suite. Et c’est un autre exemple de que ce que tout ce qui est planifié et réalisé par l’Occident, que tout ce que est planifié et réalisé par un conseil des sages de l’Orient arabe, tout cela sort du champ juridique ce dont ne cessait pas de rappeler le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lvrov pendant les événements en Syrie. La Russie n’est pas sortie du champ juridique, elle a sauvé la face mais, malheureusement, a perdu la Libye »

« Quel est votre attitude personnelle à l’égard de Moummar Kadhafi ? », a demandé notre correspondant à Anatoly Egorine.

« Puisqu’il y avait une époque lorsque je le rencontrais assez souvent, j’écrivais beaucoup sur lui, j’étais toujours impressionné par ce qu’il était à cent pieds au-dessus de ses collègues du commandement révolutionnaire. Il travaillait sur lui-même parfois jusqu’à 20 heures par jour. Il était grand spécialiste de l’histoire de l’Occident et de l’Orient, il citait des célèbres écrivains et poètes qu’ils soient français, russes et autres. Je l’admirais en parlant avec lui. Quant aux affaires, il était formel et exigeant. Mais lorsqu’on parlait avec lui en tête-à-tête, on était impressionné par la facilité avec laquelle il citait Dostoïevski, Tolstoï, Bakounine, Lénine. A l’occasion du centenaire de la naissance de Lénine je lui ai offert un recueil de vingt ouvrages de Lénine traduits en arabe. Il y avait « L’Etat et la Révolution ». J’avoue que j’avais peur qu’il me fasse expulser pour la propagande du communisme mais quelque temps plus tard j’ai reçu un appel de la résidence de Kadhafi et on m’a transmis ses remerciements pour ces ouvrages. Plus tard il m’a montré lui-même cet ouvrage où il y avait très peu de pages sans ses remarques. Il me semble que la première partie de son fameux « Livre Vert » était une sorte de « L’Etat et la Révolution » mais avec un scénario et une perception libyens. Oui, Kadhafi était très exigeant mais juste quand il s’agissait de certaines choses. Il était conscient de ce que les Libyens ne savaient pas encore faire beaucoup de choses. C’est pourquoi il dépensait des milliards non seulement pour s’approvisionner en armes – la Jamahiriya n’a jamais manquée d’ennemis – mais aussi pour offrir des cadeaux à de simples Libyens en finançant ce qu’on appelle les avantages sociaux. Bref, la personne de Kadhafi m’a fait une très forte impression. Il a péri comme un héros et, comme je l’écris dans mon livre, Kadhafi disait lui-même qu’il souhaitait mourir comme un héros. Il me semble que Kadhafi ne sera pas oublié par les Libyens mais il faut qu’il y ait un groupe quelconque qui poursuivrait sa politique de développement de l’économie et de la recherche en Libye. Quelle quoi soit l’image que les ennemis de Kadhafi en Libye, dans le monde arabe et en Occident voudraient donner de lui, il restera celui qui a réussi à réunir presque 150 tribus en une seule nation. Et aujourd’hui, lorsqu’en Russie nous commémorons l’anniversaire de la mort de Kadhafi, nous le faisons avec un grand respect pour cette personne. D’ailleurs, nous envisageons de traduire en russe certains de ses livres. Un recueil d’ouvrages, le premier de la sorte, devra bientôt paraître en Russie. Enfin, je pense que la Russie va revenir en Libye. Bien sûr, ce ne sera pas pour demain mais elle y reviendra parce que la Russie y a laissé une grande trace positive qui ne pourra pas être effacée d’un simple coup de chiffon »

Et pour conclure, nous vous proposons une petite interview avec une personne qui a assisté à la présentation du livre d’Anatoly Egorine « La Chute de Mouammar Kadhafi. Journal libyen. 2011-2012 ». « La mort de Kadhafi et celle de la Jamahiriya appartiennent déjà au passé. Alors pourquoi faut-il y revenir ? », a demandé notre correspondant au le directeur du Centre des études arabes de l’Institut des études orientales Alexeï Podtserob.

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