À la recherche de l’accord

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Le 7 et 8 février, les Etats membres de l’Union Européenne se réunirons pour la première fois en 2013, pour un conseil Européen à Bruxelles.

Le 7 et 8 février, les Etats membres de l’Union Européenne se réunirons pour la première fois en 2013, pour un conseil Européen à Bruxelles. Qualifié de crucial, ce sommet sera surtout très dur, un accord budgétaire pour les 7 prochaines années devrait être trouvé, tache extrêmement difficile, compte tenu des divergences qu’ontles leaders européens à ce sujet. Angela Merkel et François Hollande ont même publiquement avoué qu’ils ne voient pas pour l’instant d’accord se profiler. Tout ceci se passé alors que l’intégrité même de l’UE est remise en question par le Royaume Uni où David Cameron voudrait organiser un referendum sur la sortie de l’Union. Jean-Dominique Giuliani, président de la fondation Robert Schumann reconnaît que l’Europe a de plus en plus de mal à s’entendre, mais reste tout de même persuadé que l’accord tant espéré n’est pas si fondamental :

Quels sont les enjeux principaux de ce sommet qui arrive?

C’est un conseil Européen qui a été convoqué pour essayer d’avancer sur la question du budget. L’Union Européenne doit voter, ce que l’on appelle - ses perspectives financières - pour les 7 années à venir, qui commencent en 2014. On sait qu’il est très difficile de trouver un accord, parce qu’il y a un certain nombre d’Etats membres, qui souhaite des réductions importantes de budget, comme ils en font chez eux. Pour l’instant il n’y a pas encore d’accord.

Vous avez très bien noté le fait que ce sommet sera difficile, mais de quel coté va pencher la balance? De l’Europe en générale avec la France ou des grandes puissances, si on peut les appeler comme ça, l’Allemagne et la Grande Bretagne, qui sont justement pour ces réductions budgétaires ?

La France est aussi pour des réductions budgétaires, mais pas toutes, chacun est pour des réductions budgétaires, mais pas pour les mêmes. C’est ce qui pose problème. Ceci dit c’est une discussion qui a lieu tous les 7 ans, qui fixe un cadre budgétaire, le budget lui est voté tous les ans. Si il n’y avait pas d’accord, vraisemblablement on reconduirait le budget de l’année dernière, en attendant qu’il y ai un accord à long terme. Sur le plan du fonctionnement de l’Union Européenne, il y a un enjeu important pour les orientations futures, mais il n’y a pas de danger pour l’immédiat, en terme de fonctionnement de l’Union Européenne. Il y a aussi un certain nombre d’autres sujets, comme avec d’autres grands conseils européens, notamment des sujets de la politique commerciale. Vous savez que l’Union Européenne a entrepris, après l’échec des négociations de Doha de l’OMC, des accords bilatéraux avec toute une série de grands partenaires commerciaux mondiaux, elle l’a fait avec la Corée. L’Union Européenne envisage de faire la même chose avec le Japon, avec l’Inde, les Etats Unis et d’autres partenaires commerciaux, de manière à éviter des tentations protectionnistes qui existent partout en période de crise.

Quelles sont les mesures concrètes qui veulent être éclaircies pour donner plus de clairvoyance sur ce budget?

Sur le budget, pour l’instant il y a une sorte de désaccord institutionnel, comme ça arrive toujours. Mais des procédures sont prévues entre d’une part le conseil Européen et le conseil de l’Union Européenne où les ministres des Etats sont représentés, la commission qui doit proposer un budget et le parlement qui doit aussi le voter. Les représentants des Etats estiment qu’on a dépensé trop d’argent pour les pays de l’élargissement, qui veulent se mettre à niveau, que le fonctionnement de l’Union Européenne pourrait être moins couteux, qu’un certain nombre de politiques, devraient être un peu rabotées. Et il y a la question récurrente des rabais, c’est à dire qu’au fur et à mesure des négociations, qui ont lieu tous les 7 ans, un certain nombre d’Etats ont obtenu des remboursements, parce qu’à un moment de leur histoire économique, ils cotisaient trop par rapport à la situation de leur économie. Ca a été le cas du Royaume Uni, ça a été le cas de l’Allemagne et d’un certain nombre d’autres Etats. La question de la pérennité de ces rabais est posée à chaque négociation, c’est le cas des Britanniques aujourd’hui, avec un peu l’Allemagne, donc ça fait parti des discussions très diplomatiques et très techniques, qui devraient finalement trouver un compromis à ce sommet.

Même si l’on ne trouve pas de compromis, c’est pas très grave, vu qu’on repartira sur un modèle déjà existent de budget  ?

Absolument. C’est plus grave sur l’état d’esprit des Etats membres, on voit bien que le Royaume Uni veut renégocier ses relations avec l’Union Européenne, que les rapports de force au sein de l’Union ce sont modifiés, tout ça traduit des difficultés. Mais en termes concrets et immédiats, il n’y en a pas.

Ces désaccords, est ce qu’ils ne nourrissent pas un certain sentiment d’Euro-scepticisme ?

Oui on peut dire ça. Chaque négociation européenne est de plus en plus difficile. C’est vrai que dans la crise, surtout les intérêts nationaux du moment prennent un peu le pas sur les intérêts communs du moyen et long terme. C’est donc un peu difficile, ça ne donne pas une image formidable de l’Union Européenne, mais ça fait aussi partie de la vie de l’Union Européenne où c’est la négociation et l’accord qui doivent être recherchés, le compromis plutôt que la décision immédiate. C’est le lot commun d’une organisation qui comprend 27 Etats souverains.

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