Combien coûtent les otages français au Mali

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Les groupes islamistes qui récemment encore contrôlaient sans partage tout le nord du Mali et notamment le redoutable « Al-Qaida au Maghreb islamique » (AKMI) que les militaires français et maliens combattent depuis plus d’un mois, ne manquent pas de fonds.

Les groupes islamistes qui récemment encore contrôlaient sans partage tout le nord du Mali et notamment le redoutable « Al-Qaida au Maghreb islamique » (AKMI) que les militaires français et maliens combattent depuis plus d’un mois, ne manquent pas de fonds. Autrement avec quoi paieraient-ils les armes, les munitions et l’essence pour leur véhicules. Ils doivent aussi payer les combattants et les services rendus par les petites bandes de criminels qu’AKMI utilise comme supplétifs. En un mot, écrit notre correspondant Igor Yazon, ce n’est pas l’argent qui leur manque. C’est le contrôle du trafic de drogues qui est leur principale source de revenus. Les islamistes prélèvent également le tribut tant sur les commerçants qui empruntent les routes qu’ils contrôlent que sur les Africains qui tentent de traverser le désert pour gagner la Méditerranée et et de là l’Europe qu’ils assimilent à la terre promise. Il y aussi la rançon payée pour les otages européens qui sont pour les terroristes une monnaie de change et un prétexte pour rester en contact avec l’adversaire et le monde extérieur. C’est enfin un moyen de pression que les parents des otages exercent sur les autorités pour les amener à intervenir en vue de leur libération. Si les otages européens se comptent sur les doigts d’une main, la rançon demandée se chiffre chaque fois en millions de dollars. Dans son livre Aqmi, l’industrie de l’enlèvement édité au début de 2012 par Fayard, son auteur Serge Daniel, correspondant de RFI et AFP à Bamako fait état des sommes impressionnantes. C’est ainsi que deux sociétés françaises ont payé 13 millions d’euros pour libérer leurs collaborateurs détenus par les islamistes. L’Autriche a versé 3 millions d’euros pour un otage, l’Espagne – 9 millions pour trois otages, le Canada – entre 3 et 5 millions et j’en passe.

C’est ainsi que l’interview accordée le 8 février à la chaîne française iTélé par Vicki J.Huddleston, ambassadrice des États-Unis au Mali de 2002 à 2005 et chargée des affaires africaines au Secrétariat à la Défense de juin 2009 à décembre 2011, a fait beaucoup de bruit en France. Après avoir noté que les États-Unis ne négocient jamais le rachat des otages avec leurs ravisseurs et complimenté l’Algérie pour la même position, elle a déclaré que la France paie régulièrement les terroristes pour la libération de ses otages. Voici ce que Madame Huddleston a dit en répondant aux questions de la journaliste d’iTélé Donia Hachem.

D’ailleurs, comme l’écrivait le Parisien, l’AKMI a demandé 90 millions en échange de libération de 4 employés d’AREVA enlevés le 16 septembre 2010. Les marchandages vont bon train puisque Paris annonce officiellement que les terroristes détiennent actuellement 7 otages français qu’ils cachent quelque part dans les grottes du massif montagneux des Ifoghas au nord de la ville de Kidal et à proximité de la frontière algérienne. Les leaders des terroristes se dissimuleraient également dans ces montagnes et c’est précisément cette région que l’aviation française a soumis le 7 avril à un bombardement intense.

La déclaration de Vicki Huddleston a indigné les autorités françaises qui l’ont accusée de rapporter des rumeurs. Voici, par exemple la réaction de Claude Guéant, ex-ministre français de l’intérieur…

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