Gibraltar dans le rôle des Malouines

Gibraltar dans le rôle des Malouines
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« La partie de plaisir est finie », a déclaré Jose Garcia-Margallo, ministre espagnol des Affaires étrangères, pour annoncer que désormais tout habitant de Gibraltar devra payer 50 euros pour traverser la frontière entre Gibraltar et l’Espagne.

Cette mesure est appelée, selon lui, à compenser aux pécheurs espagnols les pertes qu’ils subissent à cause des agissements des autorités de Gibraltar dans les zones de pêche.

Il est évident qu’une taxe aussi élevée aurait de lourdes conséquences pour les habitants de Gibraltar qui se verraient implicitement refuser l'accès au marché du travail espagnol. Mais ce n’est pas tout.

M. Garcia-Margallo a ajouté que l'Espagne pourrait fermer son espace aérien aux vols en provenance ou à direction de Gibraltar, et qu'elle pourrait modifier la loi afin que les sociétés de jeux en ligne, qui opèrent à partir du territoire britannique d'outre-mer, se voient dans l’obligation d’utiliser des serveurs espagnols et relèvent du régime d’imposition de Madrid.

Le ministre des Affaires étrangères a ajouté également que les autorités fiscales espagnoles pourraient lancer une enquête sur les biens appartenant à environ 6000 habitants de Gibraltar dans certaines parties de l'Espagne voisine, dans le cadre de ses obligations européennes, qui poussent à contrôler les "irrégularités fiscales".

Bref, ce n’est pas encore une déclaration de guerre mais c’est un coup de semonce suffisamment impressionnant pour alerter la Grande-Bretagne qui promet d’ores et déjà de faire tout pour défendre la souveraineté britannique dans ce territoire d’outre-mer de six kilomètres carrés.

Tout comme les îles Malouines (ou les îles Falkland pour être politiquement correct) ce territoire représente un malentendu historique d’autant plus aberrant que la Grande-Bretagne n’a rien à faire au sud de l’Espagne ni au large des côtes de l’extrême sud de l’Argentine. Les Britanniques nous parlent de « l’importance stratégique » de Gibraltar, mais même si c’était le cas pourquoi un pays de l’OTAN ne pourrait-il pas confier en toute fraternité ce « point stratégique » à un autre membre de l’Alliance atlantique qu’est l’Espagne ?

Hélas, nos instincts ataviques étant plus forts que les vertus artificielles de la mondialisation je n’exclue pas qu’un jour nous pourrons assister à une nouvelle guerre entre le Royaume uni et un pays hispanophone mais cette fois sur le continent européen.

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