Le sommet du G20 et la crise autour de la Syrie

Le sommet du G20 et la crise autour de la Syrie
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A la veille du sommet du G20 qui aura lieu à Saint-Pétersbourg le 5 et le 6 septembre prochain nous avons questionné l’économiste français Michel Verlaine pour savoir son opinion sur la portée et les résultats éventuels de cette réunion.

LvdR : Monsieur Verlaine, le sommet du G20 doit se pencher sur les problèmes clé économiques qui préoccupent la communauté internationale dont par exemple une plus grande souplesse du règlement financier, la suppression des barrières nationales pour stimuler les investissements, une plus grande efficacité des investissements dans les projets d’infrastructure etc. Dans quelle mesure, selon vous, la résolution de ces problèmes peut-elle aider à surmonter la crise dont l’économie mondiale reste toujours affligée ?

M.V. : Les seules mesures à prendre qui soient vraiment concrètes sont en l’occurrence des mesures de l’ordre de règlement financier. Il y a tout d’abord le problème de dettes qui ont conduit à la disparition de certaines banques, celui de la nouvelle méthodologie qui se résume au développement d’un cadre réglementaire pour les shadow banks, c'est-à-dire les structures financières non bancaires légales. Ce processus va prendre quand même quelques années. Donc là on peut s’attendre à un impact positif mais cet impact reste tributaire de l’ampleur de la crise européenne. Il y a deux manières de surmonter cette crise. L’une c’est d’agir de façon conjoncturelle, c'est-à-dire de prendre des mesures à court terme pour stimuler la demande et donc la consommation, et l’autre c’est de prendre des mesures d’ordre structurel en encourageants des investissements appropriés. Or, dans ce second cas ça prendra beaucoup plus de temps. A mon avis la crise européenne est quand même d’ordre structurel caractérisé entre autres par le surendettement et le faible degré de reproduction et d’activités.

LvdR : Ces derniers mois les relations russo-américaines et russo-européennes semblent assombries par des litiges et des divergences d’ordre économique, politique et géopolitique pour ne parler que de la Syrie par exemple. Croyez-vous que ce facteur pourrait jouer un rôle négatif quant aux résultats pratiques de ce sommet ?

M.V. : En fait n’oublions pas que les sommets du G20 sont habituellement précédés par un long et méticuleux travail des sherpas qui ne prennent guère en considération le contexte politique. Là en principe je dirais non mais cela dit on ne peut pas exclure que la conjoncture politique actuelle ait des incidences à long terme sur les décisions arrêtées par tel ou tel sommet du G20. Quelles pourraient être ces incidences c’est difficile à dire pour l’instant.

LvdR : Vous avez évoqué une éventuelle intervention en Syrie. Croyez-vous que ce phénomène n’aura pas d’incidence su le niveau des prix du pétrole ?

M.V. : Oui, éventuellement oui ! Ca aura certainement un impact à long terme. Certains pays sont en train de soutenir les rebelles syriens mais en fait il s’agit en l’occurrence des groupements islamistes radicaux. Tôt ou tard on va voir émerger les mouvements du genre Al-Qaeda ou autres et cela signifierait que nous serons confrontés à une déstabilisation générale au Moyen Orient. Cela menerait à coup sûr à des prix du pétrole plus élevés.

LvdR : Merci, Monsieur Verlaine.

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