Les poules qui n'osent pas se mouiller

Les poules qui n'osent pas se mouiller
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Ô, comme ils étaient téméraires, hier encore, les obamas et autres camerons ! Ô, comme ils étaient admirables dans leur implacable décision de pourfendre l’ogre syrien pour sa cruauté inhumaine envers son propre peuple ! Ô, combien noble était leur mépris vis-à-vis de leurs opinions publiques respectives, vis-à-vis de l’ONU et surtout vis-à-vis de la Russie qui les mettaient en garde contre une telle bêtise.

Hier encore – vous vous le rappelez, n’est-ce pas ? – ils roulaient toujours les mécaniques en annonçant urbi et orbi que la frappe militaire en Syrie était imminente et qu’ils continueront de sévir contre Bachar al-Assad s’il ne se plie pas à leur volonté.

Mais tout ça pour se dégonfler au dernier moment en se cachant derrière leurs parlements et pour laisser le pauvre Barack Obama presque seul face au guet-apens qu’il s’est tendu à lui-même et qu’il ne peut plus contourner sans perdre la face. Je pense, pour ma part, que même à ce prix il serait mieux inspiré de faire l’amour et pas la guerre. Les guerres sont des bêtises même si elles se cachent pudiquement sous le pseudonyme « intervention humanitaire ». Cela à plus forte raison qu’une intervention militaire en Syrie serait une double bêtise dans la mesure où elle se tournera immédiatement contre ses auteurs.

Je sais bien que telle n’est pas l’opinion du dernier survivant de l’Ordre des chevaliers de la table ronde nommé François Hollande qui menace toujours et encore d’engager les forces armées françaises dans l’aventure en Syrie. En tout cas sa lucidité proverbiale lui a d’ores et déjà permis de comprendre que l’opposition syrienne a suffisamment mûri pour pouvoir gouverner le pays. Certes, tout le monde sait que le président français n’oserait jamais bouger avant de connaître le résultat des hésitations de Barak Obama. Et si ce dernier renonce à commettre la grande bêtise vous verrez avec quel enthousiasme M. Hollande vantera la sagesse du président américain.

Or, quelque soit en l’occurrence le choix définitif des Etats-Unis et de leurs alliés ils se sont déjà suffisamment ridiculisés aux yeux de l’opinion internationale pour qu’on prenne au sérieux leurs litanies sur la nécessité de punir le mal. Bien entendu dans les deux éventualités ils ne manqueront pas de fustiger la Russie pour l’accuser de soutenir Bachar al-Assad, ce bourreau du peuple syrien. Cela sans même se rendre compte que la Russie se contente de s’installer confortablement aux premières loges pour regarder tranquillement jusqu’où ira la bêtise des leaders occidentaux. 

 

L’opinion de l’auteur ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction

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