L’architecte du centre culturel russe à Paris furieux contre la France

L’architecte du centre culturel russe à Paris furieux contre la France
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Manuel Nunez Yanowsky, architecte espagnol qui devait réaliser le projet de l’église russe au centre de la capitale française a déposé plusieurs plaintes auprès du tribunal de Grande Instance de Paris. L’Espagnol avait gagné le concours international d’architectes pour la construction d’un centre culturel russe sur l’emplacement de l’ancien siège de météo France, au quai Branly, à Paris. Mais deux ans après sa victoire, l’architecte et son projet sont sur la touche. Manuel Nunez Yanowsky nous a expliqué pourquoi son projet a été rejeté et ce qu’il attend des procédures qu’il a lancées :

Qu’est ce qui s’est passé ? C’est la ville de Paris qui a bloqué votre projet ?

 On a déposé le permis de construire et Monsieur Delanoë a fait preuve de sa méchanceté, de son irrévérence par rapport au concours démocratique et aux résultats démocratiques de ce concours, car la ville était bien représentée dans le jury et il a contesté finalement le fait que la ville avait participé à ce concours et qu'elle avait signé le pacte du jury. On est allé avec Monsieur Kozhin et l’ambassadeur Orlov voir le maire, pour présenter le projet après le concours. Il n’a même pas voulu regarder le projet, il a dit directement à Monsieur Kozhin que l’on laissait tomber directement ce projet car on organisait quelque chose qui lui plairait beaucoup plus que cela. Monsieur Kozhin a dit qu’il entendait bien ce que disait le maire, mais qu’ils avaient choisi un projet ayant gagné le concours, et le maire n’a même pas voulu l’écouter. Moi je trouve le personnage néfaste, mais ce qui m’étonne, c’est qu’à l’Elysée à l’époque, Sarkozy n'ait rien dit et que la Russie s’est laissée faire par le chantage du maire de Paris.

 

Il y avait une commission d’urbanisme qui a dit que le projet n’était pas viable, et la Fédération de Russie s’est donné un délai supplémentaire pour réfléchir à ce projet, c’est bien ça ?

 Non, c’est beaucoup plus simple que ça. La personne qui a dit que le projet n’était pas recevable était le patron de ABF (Architecte des bâtiments de France) Monsieur Blanchecotte, en septembre 2012, après la victoire de Monsieur Hollande pour la présidence de la République. J’ai des enregistrements dans lesquels le personnage dont on parle, Monsieur Blanchecotte, dit qu’il a reçu des ordres de son ministre pour faire des papiers en ce sens. Or ce personnage, en avril, une ou deux semaines avant les élections de Hollande, a présenté notre projet et il a dit qu’il était disposé à donner un permis de construire. Lorsque Sarkozy est parti et que Monsieur Hollande est arrivé avec sa bande de socialistes, d’un coup, Monsieur Blanche donne un avis défavorable. C’est un complot politique de la gauche au pouvoir, en réalité le vrai responsable de ça se cache derrière l’immunité présidentielle et c’est le président Hollande, parce que c’est lui qui a donné l’ordre de virer notre projet.

 

Maintenant, qui accusez-vous de ce qui vous est arrivé ?

 On prétend que j’accuse la fédération de Russie. Moi je dis que la Russie a été victime d’une manipulation et d’un chantage politique français. La France a fait pression plusieurs fois et je comprends très bien qu’en réalité, la Russie ait accepté tout ce jeu parce qu’il voulaient vraiment faire ce centre culturel et spirituel orthodoxe, russe. Je ne comprends pas du tout comment est-ce qu’on a poussé la Russie sur ce chemin. Je n’attaque pas la Russie, les Russes n’ont tout simplement pas respecté mon contrat et c’est une autre histoire qui n’est pas en rapport avec le projet et je pense que l’on a une possibilité de négocier avec la Russie. Les Russes sont quand même des gens élégants et ils vont comprendre qu’on ne peut pas mettre un architecte à la poubelle, juste parce que les Français le disent. Moi j’attends de la Russie un geste magnanime, qu’ils disent – les Français ne veulent pas de toi, mais nous on a voulu ton projet et donc on te donne un projet à Moscou ou ailleurs, pour que tu le fasses.

 

Par rapport au nouveau projet de Wilmotte, vous a-t-on consulté ?

 Ils m’ont demandé si je voulais bien collaborer avec Wilmotte. Moi j’ai répondu qu’ils ont déjà choisi l’entreprise Bouygues, je n’ai pas de problèmes avec cette entreprise, ils m’ont demandé par rapport à Willmott et j’ai dit que si Wilmotte arrive dans l’équipe, alors il n’y aura pas de problème, je travaillerai également avec lui. C’est un bon architecte, c’est un bon designer, il a des choses à faire dans ce projet. Et puis je ne sais pas comment ça s’est passé, mais Wilmotte est passé du statut de collaborateur au statut d'adversaire.

 

Votre attaque en justice vise qui exactement ?

 Le maire de Paris d’un coté, Madame Fillippetti Ministre de la culture de l’autre coté, Monsieur Blanchecotte, Wilmotte qui s’est entremêlé dans cette affaire, on a demandé une procédure en commission de discipline à l’ordre des architectes et la Fédération de Russie, tout simplement pour la façon dont a été résilié le contrat. C’est dommage que la Russie n’ait pas le geste, l’élégance de dire – écoute Nunez, les Français ne veulent pas de toi, nous on veut, tu viens avec nous et tu travailles avec nous et on oublie cette mauvaise passe et on y va.

De toute façon j’ai dit à mon avocat que la France a manqué de respect envers ma personne, mon travail, elle a bafoué mon honneur professionnel et personnel. Moi j’en veux à la France.    N

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