Une gourmandise coupable

Une gourmandise coupable
S'abonner
Que faire si vous êtes un amateur passionné de pain au chocolat, mais si dans le même temps vous avez la flemme aussi irrépressible que votre gourmandise d’aller chercher cette friandise tous les matins à une boulangerie voisine ? Et si de surcroît on vous a confisqué votre permis de conduire après plusieurs excès de vitesse ?

Certes, votre rémunération de fonctionnaire assez haut placé vous permet de louer les services d’une femme de ménage pour la charger de la corvée quotidienne de pain au chocolat, mais vous trouvez excessif de dépenser de l’argent supplémentaire pour votre petite lubie. Votre rêve c’est d’avoir une voiture de service avec un chauffeur qui pourrait facilement accomplir cette tâche pendant qu’il vous attend à votre porte. Mais hélas, votre statut ne prévoit pas un tel privilège.

Mais vous ne vous avouez pas vaincu ! Votre riche imagination vous permet de dresser un plan vraiment diabolique qui réussit à abuser vos supérieurs et même les services spéciaux. Soudain des inconnus mal intentionnés commencent à vous envoyer des menaces de mort, évoquant le Mali, la guerre en Afrique. Vous en faites part à vos chefs. Bien entendu une enquête est immédiatement ouverte mais en attendant de remonter la piste de ces courriers (ce qui n'arrivera jamais), la République met en place un service de protection rapproché pour vous garantir la sécurité.

Tous les matins, deux policiers vous attendent à 7h du matin au pied de votre porte pour vous conduire au travail, à vos déjeuners etc. La protection policière dure, d'autant que vous recevez de nouvelles menaces. Or, dès le début de cette protection rapprochée vous informez les policiers attachés à cette tâche d’une consigne ultrasecrète qui les oblige à vous apporter tous les matins un pain au chocolat. Et à partir de ce moment là tout baigne ! Vous vous rendez au bureau dans une voiture officielle tout en grignotant votre pain au chocolat qui ne vous a coûté aucun effort physique. C’est le pied !

Malheureusement le bonheur ne dure jamais très longtemps. Un des policiers qui est une forte tête se rebiffe et refuse d’aller chercher votre pain au chocolat en prétendant qu’il n’a jamais entendu parler d’une telle consigne. Et c’est là que vous commettez une erreur fondamentale qui fait écrouler votre combine si adroitement menée. Vous avez l’imprudence de porter plainte contre le policier récalcitrant au Service de protection des hautes personnalités qui, ayant découvert le pot aux roses met fin immédiatement à votre protection rapprochée.

Si vous croyez, chers amis, que c’est mon imagination qui a inventé cette histoire délirante, consultez Faouzi Lamdaoui, conseiller chargé de l'égalité et de la diversité auprès de l'Elysée, qui est contraint depuis ces derniers jours à acheter lui-même ses pains de chocolat. Il est bien placé pour vous la confirmer dans les moindres détails.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала