L’après Leonarda : interview de Thierry Mariani

L’après Leonarda : interview de Thierry Mariani
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Le débat récurrent sur l’immigration est revenu sur le devant de la scène. C’est l’affaire de Leonarda, qui a mis de l’huile sur le feu. L’histoire de cette fillette dont la famille a été reconduite à la frontière a non seulement provoqué de nombreuses manifestations de lycéens et d’étudiants dans les villes françaises, mais a également ravivé le débat des politiques français.

Ainsi l’UMP, première à s’être indignée, a relancé le débat sur l’immigration en France. Le parti est en train de réfléchir à un projet de loi qui modifierait le droit du sol en France. Cette discussion intervient alors que l’Institut national de la statistique et des études économiques a publié en octobre des chiffres qui disent qu’en France, il y aurait plus de 7 millions de personnes nées à l’étranger. Thierry Mariani député UMP de la 11ème circonscription des Français de l’étranger, nous a expliqué pourquoi l’UMP a eu une telle initiative et à qui devrait s’appliquer cette loi :

Cette proposition de l’UMP de réformer le droit du sol, quel est son objectif ?

Je crois qu’il y a un avant et un après Leonarda, l’épisode qu’a vécu la France avec une histoire hélas banale, parce que celle-ci est sortie dans la presse, mais des histoires identiques il y en a eu plusieurs centaines où on s’est aperçu que des réfugiés, dont on ne sait plus si ils sont Italiens, Kosovars… ont profité des lois françaises pour rester quatre ans sur notre territoire en touchant des allocations grâce au système social français, pour finalement quasiment insulter la France. Cette histoire a à la fois secoué le parti socialiste et la droite, comme l’ensemble des Français. Quand j’ai dit qu’elle a secoué le parti socialiste, c’est parce que je constate que Manuel Valls, le Ministre de l’intérieur, explique aujourd’hui qu’il faut réformer le droit d’asile et quand je dis qu’elle a secoué l’UMP, comme beaucoup de Français, c’est qu’elle nous a permis de remettre sur la table une question qui est à la fois celle du droit d’asile, mais aussi de l’ensemble de la politique migratoire et notamment du droit du sol, parce qu'aujourd’hui la question que beaucoup de Français se posent avec cette immigration qui est de plus en plus importante, qui nous coûte de plus en plus cher, c’est comment doit-on devenir Français ? La tradition française était jusqu’à présent de donner la nationalité française à tout ceux qui sont nés en France et contrairement à ce que racontent beaucoup de personnes cette tradition ne date pas du tout de la révolution française, mais c’est une loi de 1889, à l’époque où il fallait préparer la revanche contre l’Allemagne qui avait gagné la guerre de 1870, il nous fallait des soldats, le service militaire était de trois ans et la France depuis 1889 pour des raisons purement militaires a instauré le droit du sol. Aujourd’hui ce droit du sol n’est plus du tout adapté à la réalité, c’est à dire que des Français sont Français uniquement par leurs papiers et pas par leur cœur, ni par leur choix et c’est ce que l’UMP veut aujourd’hui réformer.

L’UMP propose tout bonnement d’annuler ce droit du sol ou de le réformer ?

La proposition en détail sera présentée dans quelques jours. Je pense qu’il faut sortir du débat traditionnel du droit du sol ou droit du sang, j’ai envie de vous dire que l’on veut le droit du cœur. Devient Français celui qui fait le choix d’être Français, si vous naissez de parents Français, bien sûr vous être Français par nature, par naissance. Si vous êtes étranger et que vous naissez sur le territoire français aujourd’hui, vous devenez automatiquement Français, même si vous ne parlez pas Français, même si vous n’êtes pas intégré, même si vous n’avez pas montré que vous voulez respecter les lois françaises. Ce que l’on demande, c’est que maintenant les gens qui naissent sur le territoire national et qui ne sont pas Français aient une véritable manifestation de la volonté de devenir Français, voilà ce que l’on veut changer. C’est à dire que l’on ne devienne pas automatiquement Français et sans le savoir.

Juste que l’on fasse la demande à la naissance de l’enfant pour qu’il ait la nationalité Française ?

Non la demande à sa majorité, ce que l’on demande c’est de vérifier que la personne est intégrée et ça on ne peut le voir qu’à l’âge de 18 ans. A l’âge de 18 ans, si la personne parle français, si la personne a respecté les lois de la République, si la personne a un minimum de connaissance de la civilisation française, dans ce cas là, la personne peut faire la demande de nationalité. Mais imaginez qu’à 18 ans et ce n’est pas que de l’imagination, la personne ne parle pas français, la personne a un casier judiciaire déjà bien rempli, je ne pense pas que dans ce cas là, la nationalité doit lui être accordée, même si il la demande.

C’est valable pour tous les enfants ou seulement pour les enfants nées de parents qui sont en situation régulière en France ?

La proposition de loi que proposera l’UMP sera pour les parents qui sont en situation irrégulière, mais une partie de l’UMP dont je fais partie et que l’on qualifie d’aile droite de l’UMP, souhaite que ça soit pour la totalité des enfants nés de parents étrangers sur le sol national.    N

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