Un oral difficile

Un oral difficile
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François Hollande a donné sa troisième conférence de presse depuis le début de son quinquennat. Ce troisième opus tombe au plus mal, le président et son gouvernement sont au plus bas dans les sondages, le chômage continue à progresser malgré les promesses du président et comme si ce n’était pas assez ce rendez-vous avec les journalistes tombe à peine cinq jours après les révélations du magazine Closer sur une liaison présumée du chef de l’état avec une comédienne alors que la « première dame » Valérie Trierweiler est hospitalisée.

Ce grand oral devait était un grand défi pour François Hollande, pourtant devant tout son gouvernement et 600 journalistes invités le président est resté le même, il est resté évasif sur les questions qui l’embarrassaient et n’a visiblement pas abandonné ses traits d’humour malgré le fait que dernièrement il lui ont joué des tours. On attendait de François Hollande des clarifications sur le « pacte de responsabilité » qu’il avait cité dans ses vœux de cette nouvelle année, c’est donc logiquement que le président a commencé son discours par un volet sur l’économie et l’emploi :

« C’est la troisième conférence de presse depuis le début de mon quinquennat. J’avais, le 31 décembre, adressé mes vœux aux Français, et tracé une feuille de route. Elle est simple : c’est la mise en mouvement de la société française.

Car j’ai une conviction. Elle est profonde. C’est que si la France veut garder son influence dans le monde, si la France entend peser sur le cours de l’Europe, si elle veut garder la maîtrise de son destin, alors elle doit impérativement retrouver de la force économique. Or elle en a perdu ces dix dernières années.

Les premiers résultats sont là. Ils sont fragiles, trop fragiles. Certes, depuis six mois, le chômage des jeunes a reculé. Certes, il y a eu une stabilisation du chômage et une tendance se dessine. Mais nous n’avons pas encore gagné la bataille pour l’emploi.

Alors, que faut-il faire ? C’est ce que j’ai annoncé aux Français. Engager une bataille, ouvrir une nouvelle étape. Il ne s’agit pas de changer de chemin, il s’agit d’aller plus vite, d’aller plus loin, d’accélérer, d’approfondir.

En 2014, l’enjeu n’est pas simplement que la France retrouve la croissance – elle se dessine. C’est que cette croissance soit la plus vigoureuse possible. Nous n’y parviendrons qu’avec la mobilisation de tous et notamment des entreprises, c’est pourquoi j’ai proposé le pacte de responsabilité.

Il a un principe simple : c’est d’alléger les charges des entreprises, de réduire leurs contraintes sur leurs activités ; et en contrepartie de permettre plus d’embauches et davantage de dialogue social.

Le 31 décembre, lors des vœux, j’ai également indiqué aux Français ma volonté qui est celle de réduire la dépense publique. Pourquoi ? Pas parce que ce serait un but en soi. Je suis attaché, plus qu’aucun autre, au maintien du service public, à notre modèle social.

Alors pourquoi faut-il réduire la dépense publique ? Parce que c’est le passage obligé pour réduire les déficits publics. Parce que c’est le préalable à toute baisse d’impôts. Parce que c’est la condition pour la réalisation du pacte de responsabilité, qui ne doit pas se traduire par un transfert de charges des entreprises vers les ménages. »

Mais les journalistes n’ont pas été convaincus par l’introduction du président et la première question qui était attendue par tous concernait les événements récents du couple présidentiel. Il faut noter que cet événement fâcheux de la vie privée de François Hollande a apporté une popularité inédite à cet événement qui était retransmis pour la première fois en directe par des chaines anglophones. Mais sur ce point les journalistes sont revenus bredouilles, le chef de l’état était tout à fait prêt à ne pas répondre à cette question :

« Je comprends votre question et je suis sûr que vous comprendrez ma réponse. Chacun dans sa vie personnelle peut traverser des épreuves, c’est notre cas, ce sont des moments douloureux. Mais j’ai un principe, c’est que les affaires privées se traitent en privé, dans une intimité respectueuse de chacun, ce n’est donc ni le lieu, ni le moment de le faire. Mais si je ne répondrais à aucune question à ce sujet aujourd’hui, je le ferais avant le rendez-vous que vous avez fixé (avant la visite aux Etats-Unis). »

Cependant plusieurs journalistes ont tout de même ignoré l’appel du président à patienter, mais n’ont réussit à avoir du président que l’information que Valérie Trierweiler se repose. Néanmoins les questions sur l’économie, la défense et l’actualité ont repris le dessus, obligeant le président à justifier son statut :

« J’avais dit que je restais socialiste. J’ai été élu avec l’appui du parti socialiste, l’appui de la Gauche et je suis devenu président tout en étant bien sûr fidèle à mes convictions. Suis-je un social démocrate ? Oui au sens où ce pacte de responsabilité, qu’est ce que c’est d’autre qu’une démarche de compromis social, donc Social Démocrate »

On remarque bien ce désir de virage social libéral de la part du président de la République, reste à savoir si les actions vont suivre les mots et comment est ce que l’équilibre entre allégement des charges sociales et le maintient des services sociaux va être maintenu. En tout cas ses opposants et même ses anciens alliés n’y croient pas beaucoup : Marine le Pen affirme que le président s’illusionne avec son pacte de responsabilité, Jean-François Copé refuse de croire le président qui selon lui n’a cessé de faire le contraire de ce qu’il dit et son ancien allié du Front de Gauche Jean-Luc Mélenchon voit dans le pacte une tromperie pure et simple.

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