La réparation des pots casses

La réparation des pots casses
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Au moment où une lueur d’espoir est apparue dans le paysage politique ukrainien dévasté par la violence croissante, il est temps de se demander s’il était possible d’éviter cette gabegie qui menace toujours de compromettre la stabilité en Europe. Loin de moi l’intention de désigner les coupables de cette évolution tragique de la situation en Ukraine, car tous les protagonistes en portent leur part de responsabilité. Pourtant je ne peux pas m’empêcher de penser que c’est l’administration de l’Union européenne engoncée dans son ornière bureaucratique et totalement dénuée d’imagination, qui a présidé sans le soupçonner à la naissance de cette crise.

D’accord, M. Ianoukovitch a vu trop grand quand il a eu la prétention d’adhérer avec son économie défaillante à l’association européenne de libre échange. L’état désastreux de l’économie ukrainienne n’était pas un secret pour les fonctionnaires européens, mais ils ont refusé au président ukrainien l’aide financière supplémentaire pour le blâmer ensuite pour son refus d’adhérer à cette association.

La protestation de l’opposition ukrainienne a visiblement pris au dépourvu les bureaucrates européens, ce qui ne les a pas empêché de conclure à la victoire de la démocratie en Ukraine, et de prodiguer aux leaders de l’opposition des pieuses recommandations qui ne tenaient aucun compte des réalités ukrainiennes.

Or, à partir du moment où l’affrontement entre les autorités et l’opposition a perdu son caractère non-violent, les Européens, fidèles à leur manie de tout voir en noir et blanc, ont immédiatement conclu à la totale culpabilité des autorités ukrainiennes pour les menacer de sanctions rituelles, somme toute, absolument inutiles. Ce comportement était d’autant plus aberrant, sinon ridicule, que ces menaces ont continué même après la conclusion d’un compromis entre le pouvoir et l’opposition.

Cette obstination bornée me laisse supposer qu’au cas où le gouvernement de transition ukrainien né de ce compromis, revient à l’idée de l’adhésion à la zone européenne de libre échange et demande inévitablement l’aide financière de l’Union européenne, cette dernière fera une fois de plus la fine bouche pour refuser cette demande.

C’est vraiment à se demander si l’Europe ne mérite pas cette piètre opinion que l’américaine Victoria Nuland a exprimé récemment à son égard, bien que de façon trop grossière.

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