Sarov - havre de la science et de la spiritualité

Sarov - havre de la science et de la spiritualité
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En plein centre de la plaine européenne de la Russie, à la frontière de la région de Nijni Novgorod et celle de la Mordovie, il existe une ville absolument unique dans son genre.

Cachée dans la forêt de pins fastigiés, pleine de sources cristallines, la ville de Sarov abrite aujourd’hui l’Institut panrusse de recherche scientifique en physique expérimentale. Qu’y-a-t-il de si particulier dans cette petite ville de la province russe qui fait partie du réseau de centres scientifiques du pays ? Eh bien, ce n’est pas que les exploits scientifiques qui rendent les habitants de Sarov fiers mais aussi son patrimoine architectural et surtout spirituel. En effet, l’histoire de Sarov est parsemée de légendes et d’événements merveilleux.

On raconte, qu’à l’époque de la domination de la Horde d'or, les Tatars y ont édifié la forteresse qui par la suite aurait été pillée et abandonnée, la forêt a progressivement pris le dessus. L’arrivée des ermites qui s’y installent l’un après l’autre, depuis la fin du XVII siècle, donne un nouveau souffle à la région de Sarov. Au début du XVIIIème, on pose la première pierre du Monastère Sarovskaya Pustyn (Monastère de l’Assomption de Sarov) dont l’activité marquera la vie dans la région jusqu’à la Révolution d’Octobre. A cette époque, beaucoup de légendes évoquent l’apparition de l’Eglise souterraine de St. Théodosius et St. Anthony construite par les moines. Sarovskaya Pustyn était très connu auprès les orthodoxes puisqu’il a été choisi par Séraphin de Sarov qui y menait la vie d’ermite et qui guérissait par ses prières tous ceux qui souffraient… Aujourd’hui Séraphin de Sarov compte parmi les saints les plus vénérés de l’Eglise orthodoxe et ses reliques sont placées dans le Monastère de Diveevo, tout proche. Dans les combles il existerait un lac si grand que les moines le traversaient en petits canots, et les passages souterrains menaient à une sortie secrète. Une des légendes raconte qu’en 1903 quand le Monastère était visité par le dernier empereur de Russie Nicolas II, dans l’église souterraine les moines veillaient, prêts à évacuer le monarque avec sa famille en cas d’émeute populaire. L’empereur y venait pour prier pour un successeur, ce qui se réalisait :tsarévitch Alexis Nikolaïevitch est venu au monde en 1904.

A l’époque soviétique la terre de Sarov a connu des transformations radicales : on y a fondé le centre scientifique pour l’élaboration et la fabrication d’armes atomiques. La ville est devenue cette fois-ci la « forteresse » scientifique au sein de laquelle travaillaient les grands scientifiques: Igor Kourtchatov, Yuli Khariton, Iakov Zeldovitch en compagnie du célèbre physicien nucléaire soviétique, père de la bombe H Andreï Sakharov. L’Institut de recherche en physique expérimentale de Sarov continue ce que les scientifiques soviétiques ont commencé. Mais ce qu’on privilégie maintenant c’est la coopération avec d’autres centres de recherche du monde, y compris français. Tous les ans, les spécialistes du monde entier arrivent à Sarov pour participer aux conférences scientifiques. Aujourd’hui, dans la ville de Sarov on restaure les églises qui appartenaient auparavant au Monastère Sarovskaya Pustyn. Les bassins des sources sacrées ont été aménagés pour la plus grande joie de nombreux fidèles. De plus en plus de coupoles réapparaissent au-dessus de la ville. Le spirituel y cohabite avec l’esprit scientifique, et on voit sur l’écusson de Sarov le clocher tout près du signe héraldique de l’atome.

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