Nadejda Silanina, candidate aux européennes : il faut sauver la France !

Nadejda Silanina, candidate aux européennes : il faut sauver la France !
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Ni système, ni extrêmes.

Tel est le slogan du mouvement gaulliste « Debout la France ! » dont les racines s’entremêlent avec celles du parti « Debout la République » présidé par Nicolas Dupont-Aignan, un eurosceptique consommé pétri par ce gaullisme social si cher en son temps au Général et repris par des personnalités comme Jacques Chaban-Delmas, Philippe Seguin ou Florian Philippot.

« Debout la République » est un parti dont on parle hélas peu, le mouvement « Debout les Français » est encore moins connu. Pourtant, il y a de quoi s’en intéresser si l’on sait notamment que celle qui le préside est une Française d’origine russe qui aime la France au point d’aller défendre sa souveraineté auprès du Parlement européen.

L’Histoire française a déjà connu des femmes russes qui ont mérité une sacrée bonne place au Panthéon. C’est le cas de Marie Skobtsov, une religieuse russe entrée dans la Résistance et morte déportée. C’est le cas d’Anna Marly, auteur et compositeur du Chant des partisans qui, une fois réécrit en français par Druon et Kessel (disons au passage que Kessel avait lui aussi des racines russes et juives), devint l’hymne de la Résistance française. C’est le cas de Vicky Obolenskaya, guillotinée peu avant la Libération de Paris et dont les derniers mots seront toujours d’actualité : « Jamais je ne trahirai le pays qui m’a accueillie ».

Bien évidemment, ces trois cas ne sont pas isolés. Si je les ai choisis, c’est bien parce qu’ils sont, primo, peut-être un peu plus familiers à nos oreilles, secundo, parce qu’ils reflètent une fois de plus cet amour au fond si singulier, si riche d’engagements qu’a toujours porté la Russie à l’égard de la France. Je pense en particulier au miracle en fait si peu « miraculeux » de la Marne celui-ci tenant en grande partie à l’intervention du Corps expéditionnaire russe.

L’Histoire passe et nous n’avons guère à nous retourner. L’Histoire passe, certes, mais les tendances demeurent. La France n’est plus occupée par les nazis mais elle est occupée d’une autre façon : par des oligarques apatrides bien servis par l’Europe des banques, par des lobbies pilotés depuis Washington qui veulent démolir les nations en rayant les notions clés qui les gouvernent, le patriotisme avant tout mis en pratique par l’Etat à travers l’idée de préférence nationale. La nouvelle Résistance française n’agit plus manu militari. Elle forme des partis et des mouvements qui n’hésitent pas à défier Bruxelles en secouant des technocrates repus qui croient encore endormir l’Europe à coups d’utopie. Nadejda Silanina fait partie de ces sempiternels « rabat-joie» qui nous ramènent au gaullisme traditionnel en arguant que l’Outre-Atlantique n’a rien à offrir à la France, à l’Europe dans son ensemble et que ses intérêts sont bien plus à l’Est. « (…) Nous avons beaucoup idéalisé la France » reconnait Mme Silanina dans son programme électoral. Et c’est bien pour cela, poursuit-elle, « que nous sommes encore plus sensibles à son terrible déclin depuis une trentaine d’années, accéléré encore depuis le honteux traité de Maastricht ».

Anticipons. Si l’axe Paris-Berlin-Moscou est encore difficilement envisageable la France n’étant pas prête à rompre avec les USA et l’Allemagne ressortant ses vieux démons fascistes tout en se refusant à repenser les vestiges de la construction européenne actuelle, il semblerait néanmoins que l’union des droites souverainistes pourrait tôt ou tard concrétiser le tracé de cet axe. L’euroscepticisme d’une bonne moitié de l’UMP – je songe en particulier à la Droite forte de Guillaume Peltier – viendrait dans l’idéal se superposer à cette alliance des droites moins populaires et cependant lucides sur beaucoup de points cruciaux, circonstance qui permettrait à terme de dé-marginaliser les programmes de M. Dupont-Aignan, de M. Asselineau ou encore celui de Mme Silanina.

Voici quelques extraits de son intervention sur nos ondes.

La Voix de la Russie. Ces derniers temps, un certain nombre de figures politiques telles que Thierry Mariani, Jean-Luc Mélenchon ou Marine le Pen affichent haut et fort leur soutien à la politique internationale menée par Vladimir Poutine. Comment expliqueriez-vous leur positionnement ?

Nadejda Silanina. Plusieurs facteurs sont à relever. Il ne faut pas oublier que la France est en grande partie gouvernée par des gens qu’on ne voit que très peu, voire jamais sur la scène politique. Concernant le conflit ukrainien, on ne voit pas beaucoup notre Président intervenir dans ce conflit ! Quand on surfe sur les réseaux sociaux, on s’aperçoit qu’il y a une nette dissonance entre ce qui est dit dans la presse française et la blogosphère qui va récolter ses informations au-delà du réservoir rigide de la pensée unique. La conjonction de ces deux facteurs renforcée par la décrédibilisation de la diplomatie française fait que les Français veulent forcément avoir un leader plus fort, plus cohérent que celui qu’ils ont durant ce quinquennat. Ils voudraient aussi être informés par des médias qui donneraient des explications objectives sur ce qui se passe, par exemple, en Ukraine, et non pas des interprétations opportunistes qui occultent davantage encore la nature du conflit.

LVdlR. Vous n’êtes pas membre de « Debout la République ! », vous êtes membre du mouvement « Debout la France !». Est-ce que le programme de « Debout la France ! » coïncide avec celui de « Debout la République !» ?

Nadejda Silanina. Mais bien sûr ! (…). Nous militons pour ce qu’on appelle les valeurs traditionnelles. Pour ma part, je suis chrétienne, orthodoxe plus concrètement, ce qui appuie mes convictions en les rapprochant de ceux de Dupont-Aignan ou de Christine Boutin. Or, comme les notions de tradition et de patriotisme sont deux valeurs complémentaires strictement indissociables, nous considérons par exemple qu’il faut remettre à l’honneur l’expression « Français de souche » en lui rendant sa portée pratique qui ces dernières années a subi les pires déformations.

LVdlR. On parle beaucoup en Russie des valeurs traditionnelles et plus largement du patriotisme. En quoi est-ce que « Debout la République ! » et « Debout la France ! » qui en est issu est une solution plus efficace pour la France que le FN et d’autres partis souverainistes ?

Nadejda Silanina. « Debout la République ! » n’a pas le même bagage que le FN qui s’est éloigné du gaullisme.

Commentaire de l’auteur. Il n’est pas certain que Marine le Pen se soit éloignée de l’héritage gaulliste. En effet, en quoi ? Ce qui ressort en revanche des discours tenus par les leaders des mouvements souverainistes, c’est leur effort surhumain, inouï de se faire plus catholiques que le Pape, plus gaullistes que le Général. Or, division et échec sont toujours synonymes. Il est à espérer que Mme Silanina en prenne conscience au plus vite elle qui incarne cette Russie qui a su malgré tout rester fidèle à la France en lui consacrant un combat de longue haleine.

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